Quand l’horreur et l’épouvante s’invitent à Contes.
La compagnie montargoise au nom rimbaldien « Je est un autre » est venue ce vendredi 9 février au Collège Roger Carlès devant deux classes de 4ème afin de mettre en scène et en musique des oeuvres de la littérature fantastique. Les poèmes baudelairiens de « L’Horloge » et « Les métamorphoses du vampire », issus des Fleurs du Mal, ont encadré la mise en voix du Masque de La Mort Rouge, une nouvelle d’Edgar Allan Poe.
Masquée de noir, sous les lumières carmines, la comédienne entonne « L’Horloge », rythmé au son de l’aiguille angoissante qui nous rappelle notre fragile condition de mortel. « Souviens-toi » est répété inlassablement. Les sons aigus de la corde de la guitare du musicien crient de concert avec nos âmes angoissées. Le poème s’achève, le silence se fait… Il s’éternise… L’air devient pesant, les poils s’hérissent sous les projecteurs écarlates, nous retenons notre souffle.
Enfin, des mots s’entendent… sur la Mort Rouge, véritable fléau qui frappe le pays ! Le roi Prospero s’enferme, avec sa cour, dans une abbaye fortifiée, laissant le peuple y succomber. Mais qu’importe ! Célébrons d’avoir échappé à cette calamité par un bal masqué ! C’est l’effervescence, la fête a lieu dans sept pièces de différentes couleurs. Seule la chambre tapissée de noire et éclairée d’une couleur de sang fait la crainte des invités. Une grande horloge d’ébène s’y trouve et sonne sinistrement chaque heure passante… « Souviens-toi ». Prospero est persuadé d’avoir échappé à son destin, mais c’est sans compter l’apparition d’une silhouette blanche, enroulée d’un linceul, portant en guise de masque, un crâne tâché de sang… Quelle insulte ! Rappeler à sa majesté que la maladie rôde autour de ses murs, que des milliers d’êtres humains en sont victimes à chaque seconde… lors de sa fête ?! Cet individu doit payer un tel affront ! Saisissant son poignard, il se précipite vers lui. Mais ce dernier le distance, entrant dans toutes les chambres une à une… jusqu’à la chambre noire. Prospero y est presque ! Il s’apprête à le rattraper ! La silhouette se tourne alors, lui fait face… Le roi s’effondre, mort. C’est impossible ! Les courtisans, furieux, arrachent le masque de la mystérieuse personne… le costume est vide ! Ce n’est pas un humain qui s’est invité, mais la Mort Rouge elle-même ! La vie des convives s’arrête alors au rythme des derniers sons de l’horloge noire… « Souviens-toi ».
La comédienne et le musicien marquent une pause dramatique et lourde de sens. Les lumières vermeilles nous évoquent cruellement le sang des victimes. La représentation se conclut par « Les métamorphoses du vampire », rappelant que la mort peut prendre de multiples formes, aussi effrayantes qu’attirantes.
Projet mené par Mme VIDAL
Article écrit par Mme VIDAL


