Pourquoi on Procrastine, et comment arrêter?

« Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même. »
Nous avons tous déjà entendu cette phrase, que ce soit de la part de nos parents, de nos enseignants ou même de créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. Pourtant, malgré nos bonnes intentions, nous procrastinons tous : élèves, professeurs, sportifs, chefs d’entreprise… Ce comportement, aussi ancien que l’humanité — Platon parlait déjà d’« acrasie » — constitue un véritable frein à la réussite. Il provoque du retard, du stress, des travaux bâclés et un sentiment d’échec qui renforce le cercle vicieux de la procrastination.

Mais comment réussir à en sortir ?

Comprendre ce qu’est la procrastination ; Selon le psychologue Albert Moukheiber, plusieurs modèles théoriques issus des sciences cognitives et sociales permettent d’expliquer la procrastination. L’un d’eux est le modèle du « fossé Intention–Action » (Intention-Action Gap).
Il décrit une situation simple : nous avons l’intention d’accomplir une tâche, mais un « fossé » nous empêche de passer à l’action. C’est précisément ce fossé qui favorise la procrastination.

Plusieurs facteurs influencent la taille de ce fossé, dont le principal est le coût d’entrée — autrement dit, la difficulté à commencer une tâche.
Par exemple :

  • Consulter un réseau social : allumer son téléphone et cliquer sur une application → facile.

  • Faire ses devoirs : s’installer au bureau, sortir le matériel, se confronter au stress → difficile.

La manière dont nous visualisons la tâche joue également un rôle essentiel. Une activité perçue négativement semblera plus pénible à réaliser. À l’inverse, une vision positive facilite la motivation et améliore la qualité du travail.

Chez les jeunes, la procrastination est souvent liée à l’angoisse scolaire, en particulier au lycée, période déterminante pour l’orientation, renforcée par la pression de Parcoursup. D’où l’importance d’apprendre à mieux gérer ce phénomène.

 Comment réduire la procrastination ?

L’objectif n’est évidemment pas d’« arrêter les cours », mais de réduire la friction entre soi et le travail en rendant celui-ci plus accessible et moins anxiogène. Pour cela, plusieurs méthodes existent.

 Trois méthodes efficaces

1-La cohérence cardiaque

La cohérence cardiaque est un exercice de respiration qui permet de réguler le stress et d’améliorer la concentration.
Elle consiste à :

  • inspirer 5 secondes

  • expirer 5 secondes

  • pendant 5 minutes

  • idéalement 3 fois par jour.

Cet exercice aide le cerveau à entrer dans un état propice au travail. On trouve de nombreuses vidéos de guidage sur YouTube.

 2-Les To-Do Lists

Les listes de tâches permettent de diviser un travail important en plusieurs étapes plus simples.
Au lieu de dire : « Je vais faire tout mon devoir d’histoire », on note :Faire les recherches

  1. Rédiger le brouillon

  2. Rédiger l’introduction

  3. Cocher ou barrer chaque étape apporte une sensation de progression et stimule la motivation.

 3-La technique Pomodoro

Créée par Francesco Cirillo dans les années 1980, la technique Pomodoro aide à mieux gérer son temps :

  • 25 minutes de travail

  • suivies de 5 à 10 minutes de pause

  • répétées jusqu’à la fin de la tâche.

Cette méthode rend le travail plus abordable : on se dit « je fais deux pomodoros» plutôt que « je travaille une heure ».
Il est conseillé d’éviter le téléphone pendant les pauses, car il disperse l’attention et encourage la procrastination.

Les récompenses renforcent la motivation en associant l’effort au plaisir. Elles stimulent la dopamine, une hormone liée à la récompense, ce qui améliore l’efficacité et réduit la perception de difficulté.

Exemples de récompenses adaptées :

  • Un goûter équilibré : fruits, noix, chocolat noir.

  • Une vraie pause : lire, dessiner, marcher… mais sans téléphone.

  • Une courte sieste (maximum 20 minutes) pour améliorer la concentration.

Il existe de nombreuses solutions pour lutter contre la procrastination, mais leur efficacité varie d’une personne à l’autre. Il est normal que certaines ne fonctionnent pas immédiatement. La lutte contre la procrastination est un processus long, mais accessible à tous, à condition de persévérer.

Votre avenir dépend de votre capacité à avancer malgré les difficultés.
N’abandonnez pas : vous en êtes capable.

Flora Guidi

la Fastnet

SVR-Lazartigue faisant le tour du Fastnet Rock, Irlande.

Pour le centenaire de la régate, le départ des 450 bateaux est donné le 26 juillet 2025 à 12 h 10 dont quatre Ultime, neuf Ocean Fifty, sept Imoca et vingt-quatre Class40. Pour cette édition, la Fastnet commença à Cowes le 26 juillet 2025, et finit, pour la troisième fois, à Cherbourg-en-Cotin, en France. J’ai ainsi eu la chance d’apercevoir le spectacle magnifique de l’Ultime SVR-Lazartique faisant le tour du Fastnet Rock, avant de disparaître en quelques minutes à l’horizon afin de continuer son chemin vers la victoire.

Créée en 1925, la Fastnet Race est organisé par le Royal Ocean Racing Club (club nautique britannique fondé aussi en 1925).  Depuis 1995, elle se dispute tous les deux ans, généralement au mois de août, désormais juillet. Cette course est connue pour être difficile, dû à l’état de la mer, qui peut être violente, même en été. Elle consiste à faire un parcours partant de l’Angleterre, s’enroulant autour du Fastnet Rock, près de l’Irlande, et enfin qui continue jusqu’en France. Il faut faire ce parcours en équipage et sans escales. L’équipage minimum est de 2. Ainsi, en 2013, pour la première fois, un duo gagna la course. L’équipage était constitué d’Alexis et Pascal Loison, vainqueurs en temps compensé.
Malgré tout, il sera faux d’assumer que cette course est simple : se disputant en Manche et en mer Celtique, certains courants peuvent ralentir les bateaux significativement  vers la pointe sud du Devon ou au cap Lizard. Par ailleurs, les marées peuvent créer des écarts importants. finalement, la remontée vers le Fasnet Rock peut demander des choix stratégiques, (comme le louvoyage) , en fonction de la météo et des vents dominants. En effet, en 1979 eu lieu le drame de l’édition 1979. Il eu lieu le 14 août lors d’une tempête de force 10, par endroits de force 11 (selon l’échelle de Beaufort). 75 bateaux chavirent, cinq coulent, 18 marins perdent la vie et seulement 86 voiliers sur 306 seront classés.

La Fastnet Race est une épreuve laissant participer des bateaux de toutes classes, depuis les multicoques Ultime jusqu’aux monocoques les plus basiques. Pour rendre cette course plus équitable, ils sont répartis en deux grandes catégories : les bateaux qui courent en temps réel et ceux qui courent en temps compensé. Le temps compensé consiste à compenser la vitesse d’un voilier en plaçant un handicap sur un deuxième voilier plus rapide.

Parmi les bateaux qui courent en temps réel, on trouve notamment:

Les Ultime ; « Les géants des mers ». Ces multicoques, véritables géants des mers, mesurent jusqu’à 32 mètres de long. Leur vitesses peuvent aller jusqu’à 36,6 nœuds (≃ 67,8), les plaçant souvent en tête de course.

Les Ocean Fifty : Des trimarans de 15m de long conçus pour des parcours côtiers, autant que sur de longs trajets en pleine mer ou dans les océans.

Les Imoca, « les monocoques volants » monocoques de 60 pieds (18,28m de long) utilisés lors de la course en solitaire, le Vendée Globe.

Les Class40, monocoques de 40 pieds (12,19m de long)

Les multicoques Ultime et Ocean fifty participeront pour la première fois à la Fastnet Race en 2023, ce qui réduit de beaucoup le nombre de ports candidats capables d’accueillir un course de cette ampleur. De plus, en raison d’une flotte d’inscrits devenue au fil des ans de plus en plus importante, l’organisation délocalise l’arrivée de Plymouth à Cherbourg pour les éditions 2021, 2023 et 2025. Le RORC (Royal Ocean Race Club), en modifiant le point d’arrivée en France, entend ainsi perpétuer le succès de cette course. De plus, la flotte française dans cette course représente depuis longtemps une grande partie des navires concourants de la Fastnet, après les britanniques.

Enfin, après 1 jour, 17 heures, 18 minutes et 4 secondes, l’Ultime SVR-Lazartigue, piloté par Tom Laperche, gagne la victoire, avec 45 minutes et 48 secondes de moins que l’Ultime Maxi Banque Populaire XI, piloté par Armel Le Cléac’h. Peu après, la flotte rentre, offrant un spectacle continu.

Sigrid Akesson

 

 

Les maths, Parcoursup et la Réussite

Les maths, Parcoursup, et la « Réussite ».

Le lycée pour les jeunes, c’est beaucoup de chose.

Le monde politique, vers lequel ils sont plus ou moins progressivement poussés, semble prendre toujours plus d’ampleur, ils sont harcelés de toutes parts à coup de responsabilités, tantôt citoyennes, tantôt scolaires, tantôt privées, toujours individuelles… C’est bien assez, dirons-nous, si ça n’avait pas toujours été l’implacable rite de passage subi par les jeunes  vers l’« âge adulte ». Peut-être, est-ce ainsi, parce que dans un monde où tout s’accélère et s’énerve, on n’avait pas pensé depuis Parcoursup à institutionnaliser une nouvelle pression sur la jeunesse que la réforme fut pensée ; peut-être, est-ce parce que, quand tout s’excite et s’alourdit pour les adultes, ceux-ci ont eu le sentiment que les jeunes, pas encore concernés se laissaient aller, qu’elle fut actée.

Mais c’est là du mauvais esprit, car force est d’avouer qu’en 2025 les figures influentes de France ont mieux à faire que de se laisser aller à des enfantillages mesquines. En dehors du champ politique, tout du moins.

En effet, ce n’est que pour « revaloriser la place des mathématiques dans la scolarité des élèves afin qu’ils en maîtrisent les compétences fondamentales et les automatismes » que fut avancé le « bac de maths » de la terminale à la fin de la 1ere, pour tous les élèves des filières générales et technologiques. Cette réforme, appuyée par des modifications dans les programmes de mathématiques énoncés par le Ministère de l’Education Nationale et qui ne sera véritablement testée qu’en juin 2026 n’a pas encore eut l’occasion de faire ses preuves, mais s’avance comme moyen d’atteindre plusieurs objectifs.

1. « Maîtrise des compétences fondamentales et des automatismes »*

L’avancement de l’épreuve permettrait une meilleure maîtrise des compétences de base en mathématiques par tout les élèves. Ce qui est concrètement incorrect : ce bénéfice ne saurait émerger qu’avec un effet levier de tout le système éducatif : programmes, formations, enseignements… des aménagements en profondeur à refaire qui devraient s’étaler sur des années de préparations des élèves. L’épreuve ne saurait révéler de meilleurs résultats sans qu’aient été au préalable réglés les problèmes d’inégalités territoriales, du manque de formation, d’hétérogénéité des classes… tant de problématiques intouchées à l’heure où l’Education Nationale peine à recruter, à financer, à supporter ses élèves comme ses enseignants.

2. « Le priorité pour la ministre d’État est de redonner aux élèves le goût des mathématiques en valorisant leurs efforts. C’est un levier majeur pour leur réussite et leur avenir. »*

Se pose alors la question. Le goût des mathématiques est-il indissociable du modèle la réussite scolaire et professionnelle ? Ou doit-il forcément y contribuer, quand bien même l’élève se dirige vers un profil littéraire ou artistique ? La réussite dans de nombreux domaines, tels que l’art, la communication, les sciences humaines ou sociales, le droit, l’hôtellerie, le tourisme, la gastronomie, l’artisanat, l’esthétique, ne nécessite pas ou peu de réussite en maths. De la logique, bien sûr, et un niveau adapté pour certaines branches spécifiques de ces disciplines. Mais ces métiers reconnus et indispensables par et pour la société sont des contre-exemples de la qualité de ‘levier majeur’ incarné par les mathématiques pures du milieu scolaire, et remettent en question la considération de la ‘réussite’ évoquée par la réforme.

3. « cette nouvelle épreuve de mathématiques valorisera les acquis des élèves »… « dont les résultats seront intégrés à leur dossier Parcoursup pour leur accès à l’Enseignement supérieur »*

Deux citations liées qui amènent un autre problème, depuis sont introduction au système : Parcoursup. En 2018, Le Figaro (“Parcoursup : un système moins contraignant mais plus sélectif”), relayait des intervenants notant que bien que le nouveau système permettait plus de liberté dans les vœux, les règles laissées aux universités pouvaient créer des critères très différenciés, opaques, d’où une inégalité selon l’origine géographique du candidat, ou les établissements de provenance. En 2025, selon un sondage CSA, seulement 34 % des lycéens jugent la procédure Parcoursup juste et équitable. En parallèle, 47 % jugent qu’elle manque de transparence.

Comment ne pas faire de lien ?

Parcoursup, à maintes reprise dénoncé comme un outil non d’orientation mais de sélection, est brandi comme finalité de cette réforme. Les 57 % de lycéens que stressait la plateforme en 2019 ont atteint les 83 % en 2025, et celle-ci est toujours présentée comme la meilleure garantie d’orientation satisfaisante pour la jeunesse de la société.

De même, les mathématiques, jusqu’à nouvel ordre source d’anxiété chez une partie des élèves de tous âges, source d’inégalités de sexe et de milieu social, sont encore présentées comme principale voie vers la réussite professionnelle et aisance sociale. L’épreuve avancée du baccalauréat de mathématiques, quand supposée « valorisantes », se moque des profils en difficultés, s’indigne et se désespère de ceux qui ne peuvent en tirer les profits attendus, quand bien même ils performent en contrepartie dans les métiers moins idéalisés mais tout aussi essentiels à la communauté.

Ne serait-il pas temps de changer de vocabulaire, et de laisser les jeunes axer leur réussite vers ce qui peut leur plaire ?

ElMnc

* : citations extraites du site du Ministère de l’Education.

Autum poem

« Autumn, After All »
Autumn.
Fall.
The realest season of them all.
No bright beginnings, no loud parade
Just golden light, and skies that fade.

The trees undress.
The wind exhales.
The world gets quiet, soft, and pale.
You walk through leaves like whispered thought,
Like memories the summer forgot.

It’s the season of staying in.
Of wool socks, books, and porcelain.
Of rain that taps on window glass
And hours that don’t feel rushed to pass.

You don’t have to shine here.
You don’t have to bloom.
You can just be
A body in a warm, dim room.

We light a candle.
We let things go.
We learn the art of moving slow.
Not stuck. Not lost.
Just… still.
For once, we let the silence fill.

And Halloween?
That sacred game
Where masks reveal more than they claim.
Where even ghosts feel less alone.
Where shadows say: you’re not unknown.

See, in autumn…
You’re allowed to fall apart.
To feel the ache inside your heart.
To wear your layers, show your seams
And sleep beneath the weight of dreams.

The world gets dark.
But not in fear.
It just means night is drawing near.
And in that dusk, we start to see
The quiet truth: we’re finally free.

So let the others chase the sun.
Let them bloom and come undone.
I’ll be here
Where curtains fall.
In autumn.
Deepest truth of all.

Valentina
ROSSI SCHMID
103

Le festival international de l’air

Samedi 20 et dimanche 21 septembre, des centaines de cerfs-volants ont inondé le ciel azuréen, à Fréjus plus précisément. Ce spectacle, qui est avant tout une compétition entre des cerfs-volistes venus des quatre coins du monde, a réjoui petits et grands qui sont repartis souvenirs et paillettes dans les yeux en poche. Envolons-nous désormais vers cet événement inoubliable.

Le festival international de l’air est organisé chaque année, et ce, depuis 1997 par la ville de Fréjus, dans le Var.

Avoir un bon parcoursup = Oui, Devoir sacrifier ses passions = NON !!!! (Pire erreur) [Interview: Maxime Lim]

Chers camarades du lycée Calmette, Bonne rentrée à toutes et à tous !

On espère que vous avez bien profité de vos vacances, parce que comme chaque année, celle-ci sera RUDE ! Que vous ayez des examens cette année, ou que vous soyez un nouveau 2010 qui s’apprête à découvrir les joies du 8h-18h, ET les délicieux cookies de la cafet’ entre deux cours ; le club de journalisme vous souhaite un bon retour parmi nous et une année que vous allez gérer à coup sûr!!! 😀

Pour cette édition « spéciale rentrée » nous allons aborder la question suivante:

Peut-on réussir son année et prendre sa revanche sur Parcoursup, sans devoir sacrifier ses passions/ activités extrascolaires?

En effet, face aux emplois du temps chargés des lycées, des milliers d’élèves se trouvent contraint d’abandonner leur hobbies et autres loisirs.

MAIS N’AYEZ CRAINTE ! VOUS POUVEZ ÉVITER CELA ! Et il le faut !

Pour répondre à nos questions, nous avons eu l’honneur d’interviewer notre GOAT de la réussite scolaire sur les réseaux : Maxime Lim

Étudiant à la prestigieuse université Paris Dauphine, Maxime Lim nous donne tous les conseils pour réussir notre année tout en progressant dans nos passions, sur les réseaux ! Que ce soit des méthodes de révisions ou d’organisation, il nous aide à optimiser et économiser notre temps, tout en réussissant dans nos études, dans l’espoir, tout comme lui, d’atteindre l’université de nos rêves ! De plus, il a ouvert cet été un stage de mathématiques : Stage 20 en Maths, afin d’aider les plus déterre’ d’entre nous à se réconcilier avec les chiffres !

-Maxime, tout d’abord, pouvez-vous nous préciser en quoi abandonner ses activités extrascolaire est une perte pour les élèves et non pas un gain?

-« Abandonner ses activités extrascolaires, c’est en partie abandonner ce qui fait notre individualité. »

Il marque une pause avant d’ajouter:

– « Abandonner ce que que l’on aime, c’est abandonner la construction de son patrimoine personnel. Que ce soit en terme de connaissances, de passions ou de compétences. C’est justement ces chose qui te différencieront des autres sur le long terme, de ton cercle sociale. Être uniquement différencié par rapport à tes notes ou tes études, c’est perdre une certaine reconnaissance et/ou ta simple différenciation des autres ! De plus, ça rend la vie étudiante plus plaisante. »

[Info! :] En effet, aujourd’hui, la plupart des universités cherches justement cette différentiation chez les élèves par rapport à autrui, et pas seulement de par leurs notes ! C’est d’ailleurs un système de recrutement très récurant au USA [pour nos bilingues/AMC qui veulent y faire leur études! ;)], notamment chez les Ivy League, qui mettent tout aussi bien la personnalité et l’identité du candidat en avant, que ses notes et/ou son parcours scolaire. Car de bons élèves, il y en a des tas ! En revanche de bon élèves dotés d’une vie, de passions et d’une histoire à raconter, ça, il y en a moins. Et c’est justement ce qui peut convaincre une Université de vous choisir vous parmi tant d’autres!

[Retour à l’interview]

-Comment pouvons-nous réussir notre année sans devoir lâcher ce que l’on aime?

-« Pour moi, il n’est pas juste question d’organisation. C’est surtout l’efficacité qui compte. Pendant et à l’extérieur des cours. Il existe plusieurs méthodes de révisions actives, de concentration et d’organisation qui vous permettent d’apprendre mieux et plus vite. Mais le plus important c’est d’optimiser à 100% son temps d’étude à l’école. De plus, ça peut aussi vous permettre d’identifier les attentes de votre prof au contrôle, avant même de commencer à réviser. Tout en ciblant vos révisions uniquement sur le contrôle, c’est le moyen le plus rapide d’avoir une bonne note. Beaucoup de gens pensent que les révisions c’est après les cours, mais en réalité, il faut prendre chaque minutes de cour comme une révision, et utiliser chaque trou dans son emploi du temps pour avancer dans ses devoirs ou dans ses révisions. Une fois cet état d’esprit bien acquis, tu te rendras vite compte que tu n’auras que très peu de choses à réviser, car tu auras été tellement sérieux(se) pendant ton cours que ça t’auras déjà servi de révision. C’est pour ça qu’il est important d’être actif en cour, comme participer ou ce mettre au premier rang. Chaque secondes de travail au lycée est du travail en moins à la maison. C’est une notion cruciale, et c’est justement ce qui m’a permis à moi, et à mon ami Mikael Wu [un autre youtubeur spécialisé dans le business et aussi dans la réussite personnel, ayant étudié dans le même lycée/ Université que Maxime Lim.] De réussir nos années de première et Terminale. »

 

-En parlant d’expérience, vous avez commencé le piano, la muscu, le chinois et votre chaine youtube au lycée, tout en gardant des notes excellentes. Comment avez-vous fait? Parlez nous un peu de votre « parcours ».

-« C’est pas facile de commencer plusieurs passions en même temps, et encore moins de progresser vite, mais ce qui me fais tenir… c’est la routine. Je ne peux pas passer toute une journée sur une ou plusieurs de mes passions, car j’ai certaines priorités comme actuellement mon stage de mathématiques, mes études et ma chaine youtube. Du coup, je bloque des créneaux horaires, dans mon emploi du temps, réservés à chacune de mes passions, dans la journée. Et faire cela est déjà un minimum pour moi afin de créer un effet « boule de neige » surle long terme, et de progresser quoi qu’il arrive. Le plus important c’est d’aller dans le bon sens quand vous avez énormément de passions. Par exemple, je fais 30 minutes de piano et 30 minutes de chinois par jours. Car ce sont des passions « secondaires » et je passe plus de temps sur mes études et sur mes passions principales. »

-Mais j’imagine que cela devais être dur au début. C’est pas facile de s’imposer une routine du jour au lendemain.

-« Ouais, c’était dur. Evidemment, tout ce qui est nouveau l’est. Mais ça l’est moins quand on a une vrai raison de commencer, et un environnement adéquat avec le moins de distraction possible. Physique comme sociale. Le simple fait d’être entouré de mecs déterr’ avec les même objectifs que moi, faisait que mon monde tourné autour de mes passions et de mes vrais objectifs. Ça m’a beaucoup aidé. Parce qu’il me paraissait plus évident de passer du temps à bosser avec eux, plutôt que de jouer à un jeu par exemple. Car c’était comme si le jeux n’existait pas. On est la somme des 5 personnes que l’on fréquente le plus! Et on est le produit de notre propre environnement. »

-Et enfin, un conseil général pour nos élèves, afin qu’ils affrontent cette année avec brio?

-« Rappelez-vous que le temps passé à réviser ne vous garantie pas une bonne note. Les programmes du lycée sont très riches et denses (surtout en terminale), et on ne peut pas s’attendre à avoir de bonnes notes uniquement si on y met le temps. Il faut aussi être efficace. Donc des méthodes d’organisation, de concentration ET de réviser uniquement en accord avec le format du contrôle, afin de maximiser ses chances de réussite. Construisez-vous  aussi une routine et des objectifs claires, qui vous permettrons naturellement de devenir plus sérieux et de réussir au lycée, comme dans vos passions. Obsession et efficacité ! Ne surtout pas abandonner, ce qui est une erreur que font trop personnes, surtout chez notre génération qui a grandit dans un monde de distraction. Votre détermination à atteindre vos objectifs fait aussi partie de votre identité. C’est cette « bonne obsession » et cette identité qui vous fait travailler même quand vous n’en avez pas envie. C’est le fait de se dire « je suis cette personne ». Je suis cette personne qui est forte dans ses études, ou je suis la présidente du club de journalisme. Le simple fais de se dire ça vous permet de travailler sans trop d’effort car cela deviendra naturelle, comme lié à vous, à votre identité. Et c’est ça qui fait la différence sur le long terme. S’imposer un niveau de discipline sans avoir à souffrir autant !

Les billets Nazis, ou L’opération de faux-monnayage la plus dangereuse de l’histoire…

27 Janvier 1959, Autriche.

Un plongeur recruté par un journal Ouest-allemand, s’apprête à entrer dans l’eau habituellement calme du beau lac de Toplitz, en Autriche. Sa mission est clair : trouver le « trésor nazis » enfouis dans les profondeurs du lac depuis plus de 14 ans. Tout comme lui, ses coéquipier ne croient pas trop à cette rumeur. Cependant, et à la stupeur de tous, le plongeur revient à la surface avec une nouvelle plus qu’intrigante. Des centaines de boites de métaux suspicieuses sont présentes au fond du lac. Vite, toute l’équipe se bouscule pour remonter les mystérieuses trouvailles, sous les cameras avides de Scotland Yard. Mais à l’intérieur, ni lingots d’or, ni armes secrètes. À la place, se trouvent des millions de faux billets de Livres Sterling intacte et d’un réalismes effroyables. Sans s’en rendre compte, notre cher équipe vient de mettre la main sur l’une des pièce maitresse de l’une des opérations les plus dangereuses mené par les nazis….

C’est en ce jour chaud du 18 septembre 1939, que les plus haut dignitaires nazis se rassemblent dans l’une des immenses salles du ministère des finances de Berlin. Cela fait plus de deux semaines que la France et l’Angleterre ont déclaré la guerre à l’Allemagne. Ainsi, la question à l’ordre du jour est : Comment faire pour renverser l’économie d’une puissance mondial? Arthur Nebe (chef de la police criminelle allemande) propose une réponse audacieuse à cette question qui permettrai de mettre à bas le marché britannique : Crée des tonnes de faux Livres Sterling et les larguer sur le territoire ennemie ! À l’époque, cette monnaie était une référence dans le monde (un peu comme le Dollar américain aujourd’hui, bien que cela risque vite de changer) ainsi la Banque d’Angleterre finançait en majeur partie l’effort de guerre anglais. Si l’idée et plan de Nebe aboutie, alors la valeur de la £ s’effondrera, recréant l’hyperinflation dont fut victime l’Allemagne après la première guerre mondial. Le but étant de ruiner l’effort de guerre britannique, affaiblir le pays et prendre le dessus afin de le soumettre à la cruelle volonté nazis comme ce fut le cas pour la France en 1940.
Malgré le rejet de quelques haut fonctionnaires nazis, il ne suffit que de l’approbation d’Adolf Hitler pour mettre le projet en marche. La fin de l’an 1939, marque la création d’une unité de faussaires, acté par Heydrich (bras droit de Heinrich Himmler) pour qui, d’après ses dires, le projet doit être d’une réussite totale :

« Les billets doivent être une copie tellement parfaite de l’original que même les experts les plus expérimentés en matière de billets de banque ne peuvent faire la différence. »
-Reinhard Heydrich, 1939.

Bien sûr, les britanniques sont rapidement tenu au courant du projet secret de leur ennemie grâce à leur espions, cependant, ils font l’erreur d’ignorer cette menace par orgueil de leur « inimitable » monnaie. Pendant ce temps, les nazis ne se font pas prier pour mettre leur plan à exécution : dés le début de l’année 1940, à Gunewald à l’ouest de Berlin, faussaires, mathématiciens, chimistes et physiciens analyse au microscope chaque recoin et chaque détail de la livre sterling afin d’en percer tous les secrets. L’opération est dirigé par Alfred Naujocks (un SS déjà chargé de la fabrication de faux papier d’identité pour les espions allemands). Une fois les résultats des analyses tombés, les moindres détails sont copiés au millimètre près. Ils vont même jusqu’à modifier la composition chimique de l’eau pour la faire correspondre exactement à celle des cours d’eau britanniques, lors de la fabrication du papier. En parallèle, des artiste et des faussaires s’acharne à reproduire les symboles présents sur les billets anglais à l’identique, tandis que des mathématiciens et cryptanalystes étudie le système de numérotation de la monnaie anglaise. Enfin, au bout de 7 mois, l’unité de faussaire obtient des résultats plus que satisfaisant. Ainsi, c’est plus de 400 000 coupures au total de 5 ou 10 £ qui sortent de l’imprimerie secrète du troisième Reich. Naujocks envois ses nouvelles contrefaçons à une banque suisse pour une expertise des billets, qui -après la confirmation de leur « authenticité » l’envoi à la banque d’Angleterre. Puis, trois jours plus tard, le verdict est sans appel: 90% des billets sont acceptés. Cependant, à la fin de l’an 1940 Heydrich limoge Naujoks, jalousant son succès et voulant rester en lumière au prix de faire ralentir la mission. Il faudra attendre son assassinat en Juin 1942, pour que le projet, légué à Heindrich Himmler re remette en marche. Le numéro 2 du parti nomme Bernhard Krüger, major SS, chef de l’opération. Malheureusement pour eux, le bon sens des employé de la Reich Bank les font se rechigner de s’adonner à ces activités illégales. Krüger se tourne donc vers une autre mains d’œuvres : les prisonniers des camps de concentration. Ceci, marque le lancement de l’opération Bernard.
En septembre de la même année, un convoie de détenu s’installe dans les blocs 18 et 19 du camps de Sachsenhausen (à quelques kilomètres au Nords de Berlin), afin d’être transformé en atelier de contrefaçon. La sécurité y est triplement renforcé afin que personnes ne sache ce qui s’y trame. Artistes, faussaires, imprimeurs ou même comptable sont recrutés parmi les prisonniers juifs du camps qui, en échange, bénéficies d’un traitement moins inhumain. Le mois glaciale de décembre 1942 marque l’achèvement des préparatifs et le redémarrage de l’opération de faux-monnayage. Dans les froids ateliers, plus de mille détenus se relaient jours et nuit afin d’obtenir des résultats plus que parfait, à un tel point que dès le début de l’année 1943, les premières coupures (identique à de vrai Livres) sortent du camp. Elles sont envoyées pour être blanchi au manoir de Tyrol (au Nord de L’Italie) afin de financer l’effort de guerre allemand ou d’acheter des informations comme l’emplacement de la prison secrète qui renferme l’allié italien d’Hitler : Benito Mussolini. Prenant enfin la menace au sérieux, la Banque d’Angleterre décide d’arrêter la production de billet d’une valeur supérieur à 10 Livres, mais en parallèle, l’opération Bernhard prend des proportions industrielle, jusqu’à atteindre son paroxysme en mai 44 où une nouvelle monnaie s’ajoute au plan : le Dollar américain.
Cependant, en mars 1945, la jouissance et les sourires narquois des nazis s’évanouirent aussi vite que l’arrivé de l’armé rouge au portes du camps de Sachsenhausen. (CHEH) La panique est à son comble dans les blocs 18 et 19 du camps. Dans la précipitation, les imprimantes et autres ustensiles sont démonté et caché à la hâte, tandis que les prisonniers juifs sont transférés dans les camps d’Autriche du IIIe Reich. Alors, l’opération Bernhard prend un tout autre tournant : effacer toutes preuves de son existence. La majeure partie des faux-billets sont mit dans des caisses puis balancé dans les eaux glaciales d’un lac de hautes montagne, et l’unité de faussaires prisonniers est envoyé au camps d’Ebensee où ils seront exécuter une fois tous réunis. Cependant, le manque de matériel et de temps dû à la situation de crise les ralentis considérablement et le 5 mars 1945, l’armée américaine libère le camps et sauves les courageux prisonniers des griffes des nazis.

À la fin de la guerre, des centaines de haut-dignitaires nazis (vivant et qui n’ont pas pris la fuite), son jugée partout en Europe pour leur atrocités. Parmi eux se tient Bernhard Krüger. Chemise boutonné et cravate serré, il est près a être jugé pour les crimes qu’il a commis Cependant, le faux-monnayage n’étant pas un crime de guerre, ses accusations ne porterons pas sur son rôle majeur dans l’opération Bernhard. Et à peine libéré de prison en 1947, il y retourne -cette fois en France- après avoir refuser de collaborer avec les autorité françaises, à la création de faux documents. Cependant, lors de son dernier procès, l’ancien nazis est disculpé, et c’est dans une totale ironie, qu’il finira ses jours en temps qu’employé dans la papeterie de Hahnemühle, celle qui -des années au paravent- était sous ses ordres pour la fabrication de faux billets.

Au totale, c’est plus de 9 millions de tonnes de faux billets qui furent retrouvé, à une valeur de plus de 135 millions de Livres sterlings, ce qui représentait pas moins de 15% de l’économie Britannique durant la seconde guerre mondiale. Heureusement, les nazis ne sont pas arrivé à bout de leur plan, mais à cause d’eux, la Banque d’Angleterre à dû refaire l’intégralité de ses billets, nous donnant un début de la Livre que l’on connait aujourd’hui.

Par Flora GUIDI

Sources:

Marc Tiley, The Third Reich’s Bank of England, History Today, 2007 https://www.historytoday.com/arc…​

« Hitler’s plan to wreck Britain’s economie with fake money », vidéo/documentaire publié sur la chaine youtube de Real History.

« Le plan secret des NAZIS pour fabriquer 9 millions de faux billets – HDG#30 » vidéo/documentaire publié sur la chaine youtube de Mamytwink.

Elles ont peut être étudié sur cette chaise…

En 1883 il est le troisième « Lycée de Jeunes Filles », créé en France après Montpellier et Nantes. Mais compte tenu du coût, et des délais de livraison, il n’ouvre ses portes que le 10 octobre 1887. A sa création, il comportait toutes les classes, du jardin d’enfants [crèche] à la terminale. Ainsi, certaines jeunes filles ont fait toute leur scolarité entre ses murs. La suppression des classes primaires s’est effectuée progressivement. À la rentrée de 1969, c’est la mixité. En 1972 c’est au tour des classes de 6ème à la 3ème de disparaître. Désormais, on entrera au Lycée en classe de 2nde. Années après années, théâtre de l’évolution de la société niçoise, qui sont ces Femmes qui ont étudié dans ce lycée ? 

Photo prise a la maison de campagne de la famille en Allemagne avant le départ de la famille pour la France, 1927 — Bibliothèque du congres de Washington

Eva Freud (1924-1934)

Robe tricotée, cheveux courts et assise sur les genoux de son grand père, Sigmund Freud (père de la psychanalyse), Eva Freud n’a que quelques années sur cette photo. Eva et ses parents, de confession Juive, durent fuir le nazisme en 1933. Elle avait 9 ans lorsqu’elle arriva à Paris puis déménagea à Nice. Agée de 10 ans, en 1934, Eva fut scolarisée cette année-là au Collège et lycée de filles de Nice. Naturalisée en 1938, puis dénaturalisée au cours de l’année 1940, sa famille dut faire face a la spoliation de ses biens et notamment  des deux studios photo qui permettaient à Oliver [le père d’Eva] de faire vivre sa famille à Nice, en vertu des lois anti-juives de Vichy. Le 11 novembre 1942, Hitler déclenche l’opération « Attila ». En réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l’armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la France dite « libre » depuis l’armistice de 1940. Pour la famille Freud, il faut fuir à nouveau. Cette fois-ci aux Etats-Unis. En opposition avec la figure parentale, et surtout retenue par un amour de jeunesse, elle refusa de suivre ses parents aux États Unis.

Au collège et Lycée de Nice, des jeunes filles se côtoyèrent pendant la guerre. Certaines étaient juives et, parmi elles, certaines moururent, d’autres survécurent… Eva fit ainsi la rencontre de Nicole Dreyfus [voir ci après], élève elle aussi au lycée de jeunes filles, avec laquelle elle échangea notamment sur les relations conflictuelles avec sa mère.

Toujours au sein du lycée, elle croisa le chemin de Simone Veil, qui avait trois ans de moins qu’elle, cette dernière évoqua Eva dans son autobiographie (Veil, 2007). Elles eurent des destins tragiques qui se firent étrangement résonance. Alors que Simone Veil fut arrêtée à Nice puis subit le traumatisme de la déportation et qu’elle mit plus tard en œuvre la loi sur l’IVG, Eva Freud échappa aux bourreaux, mais mourut des suites d’un avortement clandestin. Eva Freud, née à Berlin en 1924, mourut à 20 ans, à Marseille, au moment de la libération de Nice en 1944, lors d’une intervention chirurgicale sur des abcès au cerveau consécutifs à une septicémie provoquée par un avortement. Mais ses parents, sa famille ne surent jamais les causes réelles du décès. Étrangement, dans la famille Freud, la grippe espagnole réapparaît comme prétexte pour masquer le décès lié à une grossesse non désirée, celle de la tante d’Eva, Sophie, survenu quelques années avant celui d’Eva. Ce motif a également été utilisé pour dissimuler les véritables causes du décès d’Eva à sa famille.

Simone Jacob (au centre) et ses sœurs Denise et Madeleine.

Simone Jacob & Denise Jacob

Simone Jacob, plus connue sous le nom de Simone Veil, fera sa scolarité ainsi que sa sœur Denise, future Denise Vernay, au lycée de jeunes filles de Nice.


À Nice, le 13 juillet 1927, une petite fille voit le jour. Elle s’appelle Simone Jacob. Au moment de sa naissance, la famille a déménagé à Nice. Son père pense, que la Côte d’Azur, qui attirait déjà depuis la fin du XIXe siècle, un certain nombre de gens riches et de puissants, allait devenir un nouvel eldorado.

A partir de 1924 les valises de la famille sont posées à Nice. Le père est architecte et la mère avait abandonné ses études de chimie, qui la passionnaient, pour se consacrer à sa famille. Les affaires du père fonctionnent. Possédant son propre cabinet, le père est installé dans une des pièces de l’appartement bourgeois de la famille, dans le quartier des Musiciens à Nice où les nombreuses habitations, notamment de style Belle Époque, faisant face à la mer, conservent encore le souvenir de la noblesse européenne, de l’aristocratie russe. « Une enfance heureuse, cela vous comble pour la vie », dira Simone Veil en 2007. C’est avec des yeux d’enfants que Simone Veil conserve des souvenirs de cette époque, de cette douceur de vivre sur la Côte d’Azur, alors emplie du confort qui régnait à la fin des années 20. 

Le 24 octobre 1929, c’est le Krach. Le chômage augmente sensiblement à Nice. À la maison, la situation financière se dégrade rapidement. Les commandes se raréfient, il faut vendre la voiture, quitter le bel appartement pour un autre plus petit, vendre les meubles et quitter la vue sur la Promenade des Anglais pour la vue sur la campagne de l’arrière-pays niçois. Aggravé par l’interdiction du père d’exercer sa profession dès septembre 1939. C’est dans cet environnement que grandit la jeune Simone. Elle est très liée avec ses sœurs aînées qui veillent sur elle avec la plus grande attention.

A l’école, Simone passe les classes aisément. Dans la famille Jacob, le désintérêt de la politique – voulu par la figure paternelle – expire avec la multiplication des événements antisémites Nuit de Cristal 38 et l’arrivée des familles juives de toute l’Europe 1933-1939 afin de fuir le nazisme. Les intellectuelles juifs Allemands fuient et, c’est à ce moment là, que la famille Freud se lie d’amitié avec la famille Jacob et Simone avec Eva.
Le , alors qu’elle va, avec un ami, rejoindre les filles de sa classe pour fêter la fin des épreuves du baccalauréat [qu’elle obtiendra], elle est contrôlée par deux Allemands qui détectent la falsification de sa carte d’identité et l’arrêtent. Elle est déportée dans un premier temps au camp de Drancy, puis à Auschwitz-Birkenau et enfin au camp de Bobrek, elle en reviendra vivante.

Désormais marquée d’un tatouage, preuve de la barbarie nazie, elle sera conseillère technique au Garde des Sceaux et première femme à être nommée Secrétaire Générale du Conseil Supérieur de la Magistrature. De 1974 a 1976, elle est nommée ministre de la santé et elle sera porteuse de la Loi sur l’interruption de grossesse volontaire, entrée dans la Constitution Française. Le combat que Simone Veil mena en faveur des femmes est né dans le rapport que Simone, adolescente, entretenait avec la figure maternelle, celle ci avait renoncé à sa vie professionnelle à la demande de son mari. Ce que la jeune fille jugeait injuste. L’injustice est devenue pour elle la cause principale de son combat.
Grande supportrice du projet européen, elle sera Présidente du Parlement Européen de 1979 à 1982. Ce sera aussi elle, qui prendra place dans le fauteuil de Racine, à l’Académie Française en 2008.


Denise Vernay et son cousin, avant son engagement dans la résistance

Denise, figure moins médiatisée ou plutôt oubliée avec le temps, sœur aînée de Simone nait le 24 juin 1924. Passons les détails de l’installation de la famille, déjà expliqués plus haut.

Le 9 septembre 1939, la Gestapo s’installe à Nice. Le nouveau « statut des Juifs » décrété par Vichy prive alors le père du droit d’exercer son métier. La pénurie s’installe. Denise donne déjà des leçons particulières de mathématiques pour aider sa famille. A la rentrée scolaire de 1940, elle entre en classe de première au lycée de jeunes filles. A 17 ans, contrairement à sa sœur [Simone] qui ne se démarquait pas par son engagement politique, au lycée et sous l’Occupation, Denise inscrivait au tableau noir avec une camarade les mots d’ordre et les messages diffusés par Radio Londres [nom donné aux programmes en langue française, dans le studio de la section française de la BBC, à la suite de l’appel du puis diffuse des tracts. C’est son premier acte de résistance. Éclaireuse puis cheftaine à la section neutre de la Fédération française des éclaireuses, branche du scoutisme laïque, elle est totémisée Miarka, (nom d’une héroïne bohémienne). En 1941, elle obtient le baccalauréat de philosophie et de mathématiques.

À l’automne , les rafles d’étrangers juifs s’intensifient, elle rejoint l’Union générale des israélites de France, munie de faux papiers, elle aide à cacher des enfants et parents juifs.
En , alors qu’elle participe à un camp de cheftaines éclaireuses avec sa sœur aînée Madeleine (dites : « Milou »), leur père les avertit de l’intensification des rafles. Elle suit le conseil de son père de ne pas revenir à Nice dans sa famille : Denise entre en contact avec la Résistance : c’est décidé, elle rejoindra une amie cheftaine dans l’Isère qui l’héberge. Mise en contact avec le mouvement Franc-Tireur, elle devient agent de liaison au sein du mouvement lyonnais à 19 ans, en , sous le nom de code de Miarka, hérité des éclaireuses. D’octobre 1943 à mai 1944, elle se charge de glisser du courrier clandestin dans les boites aux lettres du centre-ville de Lyon et de diffuser le journal clandestin ; Franc-Tireur.

Le , elle retourne à Nice où elle retrouve ses parents pour les 21 ans de sa sœur Madeleine. Ce fut sa dernière réunion de famille, car seulement dix jours plus tard, tous seront déportés. Miarka de retour à Lyon se met alors entièrement au service du mouvement « Franc-tireur ». Elle ne reverra jamais son frère Antoine, sa mère et son père.
Au début du mois d’, elle quitte Lyon pour Annecy et devient agent de liaison des Mouvements unis de la Résistance en Haute-Savoie, sous le nom, cette fois ci, de Annie. Elle se porte volontaire pour, dans un premier temps, récupérer en Saône-et-Loire du matériel qui a été parachuté, pour l’acheminer vers le maquis des Glières. Elle effectue alors 240 km à bicyclette jusqu’à Clun   La distance moyenne d’une étape du Tour de France (homme) est de 160 km , où elle récupère les postes émetteurs, et les achemine en taxi jusqu’à Caluire, où elle est hébergée par une cadre de la Fédération française des éclaireuses. Le lendemain, le , alors qu’elle est en route pour déposer le matériel à la gare d’Aix-les-Bains, son taxi est arrêté par une milice de la Gestapo entre Bourgoin et La Tour du Pin. Elle est conduite au siège de la Gestapo de Lyon, place Bellecour, où elle est torturée par les hommes de Klaus Barbie, elle est soumise à la torture par l’eau.

Denise est transférée de prison en prison pour enfin arriver au camp de Ravensbruck en juillet 1944. A la différence des autres membres de sa famille, elle est déportée en tant que résistante. Denise se distingue une nouvelle fois par son héroïsme et son courage : au camp, alors même épuisée par les conditions invivables du camp, elle prend volontairement la place de camarades polonaises épuisées par les expérimentations médicales, pour endurer a leur place les interminables appels, en témoignera son amie Germaine Tilion (autrice de :Une opérette à Ravensbrück, Le Verfügbar aux Enfers). Le camp est libéré le 21 avril 1945.

Sa mère et ses sœurs on été déportées à Auschwitz. Sa mère meurt ; Simone et Madeleine sont libérées en . Quelques années plus tard, Milou meurt le .

Les sœurs Jacob, survivantes de la barbarie du régime nazi, resteront un modèle de courage et d’héroïsme pour l’humanité.


Eva Freud et Nicole Dreyfus dans Le misanthrope de Molière, Lycée Calmette, Nice, 1942 (Droits réservés Bibliothèque Sigmund Freud).

Nicole Dreyfus

À la mort de son père, en 1937, elle s’installa avec sa mère à Nice où elle fut inscrite au lycée de jeunes filles. C’est à cette époque qu’elle fit la connaissance d’Eva qui avait exactement le même âge qu’elle. En 1943, à l’arrivée des Allemands à Nice, Nicole et sa mère obtinrent des faux papiers par un réseau de Résistance et se cachèrent à Monaco. En mars 1944, avec l’aide de cousins qui vivaient en Suisse, elles trouvèrent refuge à Megève jusqu’à la fin de la guerre. À la Libération, elle obtient sa licence en droit et en 1946, à l’âge de 22 ans, la descendante du célèbre Alfred Dreyfus, prête serment et devient avocate.

Militante  du parti communiste, inscrite depuis 1949, elle s’était très vite engagée dans de nombreux procès politiques en plaidant pour les militants algériens du Front de libération nationale (FLN) – organisation pour l’indépendance de l’Algérie, alors colonie de la France -, à la fin des années 1950 et au début des années 1960. En 1957, elle a défendu, à Alger, deux jeunes filles mineures, Baya Hocine et Djaouher Akrour, accusées d’actes de terrorisme. Ce qu’elle considérera plus tard comme l’épreuve la plus difficile. Bien qu’elles aient été condamnées à mort, leur jugement a été annulé par la Cour de cassation. Puis elle sera chargée de la défense de Zohra Drif, dirigeante du FLN pendant la bataille d’Alger. La défense de nombreux militants du FLN lui a valu des menaces de mort à Alger.

Comment être Dreyfusard aujourd’hui ? Nicole essaiera de répondre, « J’ai retrouvé dans la guerre d’Algérie l’exaltation qu’ont dû connaître les dreyfusards, en raison de notre certitude absolue d’être du côté du droit. », dira t’elle. Son combat était motivé par la défense, d’une manière ou d’une autre car les temps ont changé, des intérêts précédemment défendus pour et par les « justes ». « Être Dreyfusard au temps de la guerre d’Algérie, c’était soutenir par tous les moyens le peuple algérien ». Mais Nicole savait aussi, faire la part des choses, car en temps de guerre rien n’est tout blanc ni tout noir. Elle reconnut que « les moyens qu[e] [les militants de l’indépendance Algérienne] employaient, n’étaient pas toujours conformes à la morale, […] mais leur cause était juste, et, pour moi, c’était le principal. » Alors, à chacun de penser ce qui est juste ou non, mais il est important de souligner la fidélité de Nicole, femme avocate dans les années cinquante, à ses convictions morales. « Les moyens engagés contre eux étaient, eux aussi, contraires à la morale : tortures, assassinats, consistant à abattre des prisonniers au prétexte d’une tentative d’évasion, autant de méthodes employées systématiquement par l’armée à l’encontre d’algériens engagés dans ce combat légitime. »


Michèle Cotta, 1993, © Archives de la Ville de Saint-Dié-des-Vosges

Michèle Cotta

Ultime figure, élève au lycée de jeunes filles : Michèle Cotta. Elle est la fille du premier maire de Nice, Jacques Cotta, élu après la Libération. Diplômée de SciencesPo Paris en 1959, elle soutient ensuite sa thèse de doctorat à la Fondation Nationale des Sciences Politiques.

Elle a commencé sa carrière de journaliste politique à Combat où, elle obtient, la première, un entretien avec François Mitterrand – futur président en 1981. Le 5 mai 1981, avant le second tour de l’élection présidentielle, elle anime, avec Jean Boissonnat, le débat électoral entre le président sortant, Valéry Giscard d’Estaing, et le candidat François Mitterrand. En juillet 1981, Michèle Cotta est nommée par le Premier Ministre, Pierre Mauroy, avec l’accord de François Mitterrand, présidente-directrice de Radio France. Son mandat est prévu pour durer initialement trois ans, mais elle assurera, finalement, jusqu’en 1986 la fonction de présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) –aujourd’hui l’ARCOM-.

Michèle Cotta a été directrice de l’information à TF1 entre 1987 et 1992 et directrice générale de France 2 entre 1999 à 2002. Chroniqueuse politique au magazine Le Nouvel Économiste. Journaliste politique, hautement aguerrie, elle est aussi l’auteure de nombreux essais politiques comme Ma Cinquième (2023). Il relate l’instauration de la Ve République, jusqu’à la première alternance -qui n’est advenue qu’en 1981-. De ce petit quart de siècle, il est restitué l’atmosphère politique.

Elle reçoit, le 4 avril 2009, le prix du « livre politique » pour le deuxième tome de ses Cahiers secrets de la Ve République. Tantôt observatrice, tantôt actrice, toujours lucide, elle fait la lumière sur les événements qui ont forgé la France d’aujourd’hui de son regard éclairé de journaliste. Elle donne encore régulièrement des interviews, riches en informations et en détails historiques.


 

« Ce n’est pas sans émotion qu’il m’arrive presque vingt ans plus tard, de penser à ces « années Lycée Calmette » et je souhaite à tous ses futurs élèves de s’y forger de si mémorables souvenirs. »

D. Aubespin

 


Arthur NUTTE PLENT
Sources (Liste non exhaustive) ; Association des Anciennes et Anciens du Lycée Calmette de Nice, Wikipedia (1), (2), (3), (4), (5) RFPSY (Eva Freud), Ouvrage ; Qui a tué Eva Freud ? (2018), Fondation de la Résistance, citation ; AAADLC

Comment garder du pouvoir sur 1,4 milliards de personnes ?

Xi Jinping reforme la constitution afin d'autoriser le cumul de plus de deux mandats, AFP
Xi Jinping reforme la constitution afin d’autoriser le cumul de plus de deux mandats, AFP

 

Internet a été ouvert au peuple chinois en 1995, l’année suivante a été labellisée « l’année de l’internet » mais seule une petite élite était « connectée ». Avec le développement d’un classe moyenne à la fin des années 90, les chinois ont commencé à avoir accès a l’éducation, et l’internet s’est peu a peu démocratisé au début des années 2000. En 2024 on comptait plus de 1,1 milliard d’utilisateurs en Chine soit près de 80% de la population chinoise. Cette ouverture sur le monde permettait au peuple chinois de se forger une opinion, d’analyser les informations, d’en discuter le contenu, et de communiquer d’une manière jusqu’alors inédite dans le pays. Mais, devant le potentiel de diffusion d’idées nouvelles inhérent à ce nouveau mode de communication inédit en Chine, les autorités chinoises ont décidé d’instaurer des mesures visant à en contrôler l’utilisation.


Dès sa nomination à la tête du « Parti-État » en 2013, le président Xi Jinping a mis fin aux quelques années de pluralisme naissant en s’attelant à une purge de l’internet. Ainsi, le régime s’est employé d’abord à discréditer et à jeter en prison les principaux opposants et défenseurs des droits humains oeuvrant sur les réseaux, et, à leur suite, les cabinets d’avocats qui les défendaient, puis les avocats qui défendaient ces avocats… Les moyens adoptés par le gouvernement à cette fin sont divers et nombreux : multiplication des règlements ; fermetures de cybercafés, des moteurs de recherche, de certains sites étrangers et de sites politiquement sensibles … et surtout, la mise en place d’un système de filtrage des recherches sur le web, à partir d’une liste de mots-clés et de termes prohibés. Par exemple, en chine, Netflix n’est pas disponible, WeChat remplace WhatsApp… .

Aucune des applications de gauche n’est accessible en Chine, leur utilisation est seulement possible par l’utilisation d’un VPN (interdit)

Les témoignages  rapportent des scènes de la vie quotidienne en Chine : « Il arrive que l’on constate soudain, pendant un chat, que la discussion perd toute espèce de sens : c’est que certains termes sont effacés automatiquement par WeChat dans les échanges entre l’émetteur et le récepteur sans qu’aucun des deux n’en ait été informé. » Les listes de mots interdits sur les réseaux sociaux sont actualisées chaque jour par les autorités de la censure de Pékin, tel le roman de George Orwell. Par exemple, en 2018, quand la Constitution a été reformée [pour permettre à Xi Jinping de devenir président à vie], la liste des mots interdit allait de « accession au trône » et « louez l’empereur » à « Winnie l’ourson », qui avait été utilisé pour désigner le chef de l’État en contournant la censure.

Qualifiée de « cybercrature » par Emmanuel Lincot, ce dernier met en garde sur l’accélération totale de cette pratique depuis la pandémie de Covid-19. En effet, le coup de massue final a été la pandémie  : « Sous prétexte sanitaire, la population est encore plus contrôlée et les données collectées encore plus importantes », nous affirme-t-il.

En Chine, il n’y a pas une censure mais des censures, en ligne et hors-ligne, sur internet et dans la vie quotidienne. Les 1,4 milliard de Chinois ne sont pas surveillés de la même manière : les voix dissidentes feront bien sûr l’objet d’une attention accrue.

Enfin, il est important de noter que cette censure n’est pas seulement automatique et que derrière se cache des « milliers de petites mains » qui censurent la toile.

Alors, demain la Chine : dictature ou démocratie ? Continuer la lecture de Comment garder du pouvoir sur 1,4 milliards de personnes ?