27 Janvier 1959, Autriche.
Un plongeur recruté par un journal Ouest-allemand, s’apprête à entrer dans l’eau habituellement calme du beau lac de Toplitz, en Autriche. Sa mission est clair : trouver le « trésor nazis » enfouis dans les profondeurs du lac depuis plus de 14 ans. Tout comme lui, ses coéquipier ne croient pas trop à cette rumeur. Cependant, et à la stupeur de tous, le plongeur revient à la surface avec une nouvelle plus qu’intrigante. Des centaines de boites de métaux suspicieuses sont présentes au fond du lac. Vite, toute l’équipe se bouscule pour remonter les mystérieuses trouvailles, sous les cameras avides de Scotland Yard. Mais à l’intérieur, ni lingots d’or, ni armes secrètes. À la place, se trouvent des millions de faux billets de Livres Sterling intacte et d’un réalismes effroyables. Sans s’en rendre compte, notre cher équipe vient de mettre la main sur l’une des pièce maitresse de l’une des opérations les plus dangereuses mené par les nazis….
C’est en ce jour chaud du 18 septembre 1939, que les plus haut dignitaires nazis se rassemblent dans l’une des immenses salles du ministère des finances de Berlin. Cela fait plus de deux semaines que la France et l’Angleterre ont déclaré la guerre à l’Allemagne. Ainsi, la question à l’ordre du jour est : Comment faire pour renverser l’économie d’une puissance mondial? Arthur Nebe (chef de la police criminelle allemande) propose une réponse audacieuse à cette question qui permettrai de mettre à bas le marché britannique : Crée des tonnes de faux Livres Sterling et les larguer sur le territoire ennemie ! À l’époque, cette monnaie était une référence dans le monde (un peu comme le Dollar américain aujourd’hui, bien que cela risque vite de changer) ainsi la Banque d’Angleterre finançait en majeur partie l’effort de guerre anglais. Si l’idée et plan de Nebe aboutie, alors la valeur de la £ s’effondrera, recréant l’hyperinflation dont fut victime l’Allemagne après la première guerre mondial. Le but étant de ruiner l’effort de guerre britannique, affaiblir le pays et prendre le dessus afin de le soumettre à la cruelle volonté nazis comme ce fut le cas pour la France en 1940.
Malgré le rejet de quelques haut fonctionnaires nazis, il ne suffit que de l’approbation d’Adolf Hitler pour mettre le projet en marche. La fin de l’an 1939, marque la création d’une unité de faussaires, acté par Heydrich (bras droit de Heinrich Himmler) pour qui, d’après ses dires, le projet doit être d’une réussite totale :
« Les billets doivent être une copie tellement parfaite de l’original que même les experts les plus expérimentés en matière de billets de banque ne peuvent faire la différence. »
-Reinhard Heydrich, 1939.
Bien sûr, les britanniques sont rapidement tenu au courant du projet secret de leur ennemie grâce à leur espions, cependant, ils font l’erreur d’ignorer cette menace par orgueil de leur « inimitable » monnaie. Pendant ce temps, les nazis ne se font pas prier pour mettre leur plan à exécution : dés le début de l’année 1940, à Gunewald à l’ouest de Berlin, faussaires, mathématiciens, chimistes et physiciens analyse au microscope chaque recoin et chaque détail de la livre sterling afin d’en percer tous les secrets. L’opération est dirigé par Alfred Naujocks (un SS déjà chargé de la fabrication de faux papier d’identité pour les espions allemands). Une fois les résultats des analyses tombés, les moindres détails sont copiés au millimètre près. Ils vont même jusqu’à modifier la composition chimique de l’eau pour la faire correspondre exactement à celle des cours d’eau britanniques, lors de la fabrication du papier. En parallèle, des artiste et des faussaires s’acharne à reproduire les symboles présents sur les billets anglais à l’identique, tandis que des mathématiciens et cryptanalystes étudie le système de numérotation de la monnaie anglaise. Enfin, au bout de 7 mois, l’unité de faussaire obtient des résultats plus que satisfaisant. Ainsi, c’est plus de 400 000 coupures au total de 5 ou 10 £ qui sortent de l’imprimerie secrète du troisième Reich. Naujocks envois ses nouvelles contrefaçons à une banque suisse pour une expertise des billets, qui -après la confirmation de leur « authenticité » l’envoi à la banque d’Angleterre. Puis, trois jours plus tard, le verdict est sans appel: 90% des billets sont acceptés. Cependant, à la fin de l’an 1940 Heydrich limoge Naujoks, jalousant son succès et voulant rester en lumière au prix de faire ralentir la mission. Il faudra attendre son assassinat en Juin 1942, pour que le projet, légué à Heindrich Himmler re remette en marche. Le numéro 2 du parti nomme Bernhard Krüger, major SS, chef de l’opération. Malheureusement pour eux, le bon sens des employé de la Reich Bank les font se rechigner de s’adonner à ces activités illégales. Krüger se tourne donc vers une autre mains d’œuvres : les prisonniers des camps de concentration. Ceci, marque le lancement de l’opération Bernard.
En septembre de la même année, un convoie de détenu s’installe dans les blocs 18 et 19 du camps de Sachsenhausen (à quelques kilomètres au Nords de Berlin), afin d’être transformé en atelier de contrefaçon. La sécurité y est triplement renforcé afin que personnes ne sache ce qui s’y trame. Artistes, faussaires, imprimeurs ou même comptable sont recrutés parmi les prisonniers juifs du camps qui, en échange, bénéficies d’un traitement moins inhumain. Le mois glaciale de décembre 1942 marque l’achèvement des préparatifs et le redémarrage de l’opération de faux-monnayage. Dans les froids ateliers, plus de mille détenus se relaient jours et nuit afin d’obtenir des résultats plus que parfait, à un tel point que dès le début de l’année 1943, les premières coupures (identique à de vrai Livres) sortent du camp. Elles sont envoyées pour être blanchi au manoir de Tyrol (au Nord de L’Italie) afin de financer l’effort de guerre allemand ou d’acheter des informations comme l’emplacement de la prison secrète qui renferme l’allié italien d’Hitler : Benito Mussolini. Prenant enfin la menace au sérieux, la Banque d’Angleterre décide d’arrêter la production de billet d’une valeur supérieur à 10 Livres, mais en parallèle, l’opération Bernhard prend des proportions industrielle, jusqu’à atteindre son paroxysme en mai 44 où une nouvelle monnaie s’ajoute au plan : le Dollar américain.
Cependant, en mars 1945, la jouissance et les sourires narquois des nazis s’évanouirent aussi vite que l’arrivé de l’armé rouge au portes du camps de Sachsenhausen. (CHEH) La panique est à son comble dans les blocs 18 et 19 du camps. Dans la précipitation, les imprimantes et autres ustensiles sont démonté et caché à la hâte, tandis que les prisonniers juifs sont transférés dans les camps d’Autriche du IIIe Reich. Alors, l’opération Bernhard prend un tout autre tournant : effacer toutes preuves de son existence. La majeure partie des faux-billets sont mit dans des caisses puis balancé dans les eaux glaciales d’un lac de hautes montagne, et l’unité de faussaires prisonniers est envoyé au camps d’Ebensee où ils seront exécuter une fois tous réunis. Cependant, le manque de matériel et de temps dû à la situation de crise les ralentis considérablement et le 5 mars 1945, l’armée américaine libère le camps et sauves les courageux prisonniers des griffes des nazis.
À la fin de la guerre, des centaines de haut-dignitaires nazis (vivant et qui n’ont pas pris la fuite), son jugée partout en Europe pour leur atrocités. Parmi eux se tient Bernhard Krüger. Chemise boutonné et cravate serré, il est près a être jugé pour les crimes qu’il a commis Cependant, le faux-monnayage n’étant pas un crime de guerre, ses accusations ne porterons pas sur son rôle majeur dans l’opération Bernhard. Et à peine libéré de prison en 1947, il y retourne -cette fois en France- après avoir refuser de collaborer avec les autorité françaises, à la création de faux documents. Cependant, lors de son dernier procès, l’ancien nazis est disculpé, et c’est dans une totale ironie, qu’il finira ses jours en temps qu’employé dans la papeterie de Hahnemühle, celle qui -des années au paravent- était sous ses ordres pour la fabrication de faux billets.
Au totale, c’est plus de 9 millions de tonnes de faux billets qui furent retrouvé, à une valeur de plus de 135 millions de Livres sterlings, ce qui représentait pas moins de 15% de l’économie Britannique durant la seconde guerre mondiale. Heureusement, les nazis ne sont pas arrivé à bout de leur plan, mais à cause d’eux, la Banque d’Angleterre à dû refaire l’intégralité de ses billets, nous donnant un début de la Livre que l’on connait aujourd’hui.
Par Flora GUIDI
Sources:
Marc Tiley, The Third Reich’s Bank of England, History Today, 2007 https://www.historytoday.com/arc…
« Hitler’s plan to wreck Britain’s economie with fake money », vidéo/documentaire publié sur la chaine youtube de Real History.
« Le plan secret des NAZIS pour fabriquer 9 millions de faux billets – HDG#30 » vidéo/documentaire publié sur la chaine youtube de Mamytwink.
