
Pour le centenaire de la régate, le départ des 450 bateaux est donné le 26 juillet 2025 à 12 h 10 dont quatre Ultime, neuf Ocean Fifty, sept Imoca et vingt-quatre Class40. Pour cette édition, la Fastnet commença à Cowes le 26 juillet 2025, et finit, pour la troisième fois, à Cherbourg-en-Cotin, en France. J’ai ainsi eu la chance d’apercevoir le spectacle magnifique de l’Ultime SVR-Lazartique faisant le tour du Fastnet Rock, avant de disparaître en quelques minutes à l’horizon afin de continuer son chemin vers la victoire.
Créée en 1925, la Fastnet Race est organisé par le Royal Ocean Racing Club (club nautique britannique fondé aussi en 1925). Depuis 1995, elle se dispute tous les deux ans, généralement au mois de août, désormais juillet. Cette course est connue pour être difficile, dû à l’état de la mer, qui peut être violente, même en été. Elle consiste à faire un parcours partant de l’Angleterre, s’enroulant autour du Fastnet Rock, près de l’Irlande, et enfin qui continue jusqu’en France. Il faut faire ce parcours en équipage et sans escales. L’équipage minimum est de 2. Ainsi, en 2013, pour la première fois, un duo gagna la course. L’équipage était constitué d’Alexis et Pascal Loison, vainqueurs en temps compensé.
Malgré tout, il sera faux d’assumer que cette course est simple : se disputant en Manche et en mer Celtique, certains courants peuvent ralentir les bateaux significativement vers la pointe sud du Devon ou au cap Lizard. Par ailleurs, les marées peuvent créer des écarts importants. finalement, la remontée vers le Fasnet Rock peut demander des choix stratégiques, (comme le louvoyage) , en fonction de la météo et des vents dominants. En effet, en 1979 eu lieu le drame de l’édition 1979. Il eu lieu le 14 août lors d’une tempête de force 10, par endroits de force 11 (selon l’échelle de Beaufort). 75 bateaux chavirent, cinq coulent, 18 marins perdent la vie et seulement 86 voiliers sur 306 seront classés.
La Fastnet Race est une épreuve laissant participer des bateaux de toutes classes, depuis les multicoques Ultime jusqu’aux monocoques les plus basiques. Pour rendre cette course plus équitable, ils sont répartis en deux grandes catégories : les bateaux qui courent en temps réel et ceux qui courent en temps compensé. Le temps compensé consiste à compenser la vitesse d’un voilier en plaçant un handicap sur un deuxième voilier plus rapide.
Parmi les bateaux qui courent en temps réel, on trouve notamment:
Les Ultime ; « Les géants des mers ». Ces multicoques, véritables géants des mers, mesurent jusqu’à 32 mètres de long. Leur vitesses peuvent aller jusqu’à 36,6 nœuds (≃ 67,8), les plaçant souvent en tête de course.
Les Ocean Fifty : Des trimarans de 15m de long conçus pour des parcours côtiers, autant que sur de longs trajets en pleine mer ou dans les océans.
Les Imoca, « les monocoques volants » monocoques de 60 pieds (18,28m de long) utilisés lors de la course en solitaire, le Vendée Globe.
Les Class40, monocoques de 40 pieds (12,19m de long)
Les multicoques Ultime et Ocean fifty participeront pour la première fois à la Fastnet Race en 2023, ce qui réduit de beaucoup le nombre de ports candidats capables d’accueillir un course de cette ampleur. De plus, en raison d’une flotte d’inscrits devenue au fil des ans de plus en plus importante, l’organisation délocalise l’arrivée de Plymouth à Cherbourg pour les éditions 2021, 2023 et 2025. Le RORC (Royal Ocean Race Club), en modifiant le point d’arrivée en France, entend ainsi perpétuer le succès de cette course. De plus, la flotte française dans cette course représente depuis longtemps une grande partie des navires concourants de la Fastnet, après les britanniques.
Enfin, après 1 jour, 17 heures, 18 minutes et 4 secondes, l’Ultime SVR-Lazartigue, piloté par Tom Laperche, gagne la victoire, avec 45 minutes et 48 secondes de moins que l’Ultime Maxi Banque Populaire XI, piloté par Armel Le Cléac’h. Peu après, la flotte rentre, offrant un spectacle continu.
Sigrid Akesson
