Brisons le silence : réagissons !

Violences faites aux femmes. Brisons le silence : réagissons !

Depuis la nuit des temps, la Femme n’est pas l’égale de l’Homme.

Revenons au début.

Déjà, les récits de la Bible concernant la Création furent interprétés dans un sens où la femme, en guise de punition, est placée dans un état de soumission permanent vis-à-vis de l’homme. Certains membres de l’Église, appelés « Pères latins », tenaient la femme pour responsable d’avoir introduit le péché originel dans le monde et la considéraient comme étant une source perpétuelle de séduction. Genèse 3, 1-16 décrit la chute d’Adam et Ève : cette dernière a été séduite par le serpent et elle a ensuite fait manger la pomme à Adam. Ils sont tous deux réprimandés par Dieu lequel dit à Ève : “Je ferai qu’enceinte, tu sois dans de grandes souffrances ; c’est péniblement que tu enfanteras des fils. Tu seras avide de ton homme et lui te dominera.”

A chaque siècle doit convenir sa pensée. Cela dit, le monde ne doit pas rester dans des propos aussi étriqués d’esprit. Les femmes ont continué à être condamnées par les idées des sociétés.

Les femmes se sont tues pendant des milliers d’années. Fut un temps où celles qui se révolteraient, finiraient la tête coupée ; comme Olympe de Gouges, pionnière du féminisme, qui fut guillotinée le 3 novembre 1793 car elle avait prôné l’égalité Homme-Femme. Depuis, le combat des femmes pour améliorer leurs conditions de vie se poursuit.

Rappelons que c’est en 1944 que les femmes obtiennent le droit de vote (les hommes l’ayant obtenu en 1791). La notion de salaire féminin n’existant pas, « à travail égal, salaire égal » est apparue en 1945. Et ce sera finalement en janvier 1975 que Simone Veil, ancienne ministre de la santé et féministe, parmi aux femmes d’obtenir le droit à l’IVG (Irruption Volontaire de Grossesse).

Depuis, des groupes féministes et de mouvements pour la lutte des droits de la femme se sont multipliés : MLF (Mouvement de Libération des Femmes), Femen, HeForShe, CNDF (Collectif national des droits des femmes), Ni putes ni Soumises, Me too, #BalanceTonPorc, etc.

En ce moment, pourtant, c’est autour des violences faites aux femmes que la population se mobilise. Cela fait déjà depuis le 17 décembre 1999 que l’Organisation des Nations Unies, a fixé le 25 novembre comme la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette résolution invite notamment les pays et les ONG à organiser des actions dans le but de promouvoir les droits des femmes et de sensibiliser le public aux situations de violences que vivent les femmes encore et toujours dans certains pays. Par exemple, en France, en 2018, en moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de violences physique et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, est estimé à 223 000 femmes ; 3 femmes victimes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés ; 8 femmes victimes sur 10 déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales. Jusqu’à l’extrême 137 femmes meurent tous les ans sous les coups de leur compagnon. 1 femme décède  tous les 3 jours.

En plus du soutien de nombreuses associations et mouvements, l’État a lui aussi mis en place un arsenal de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Le président Emmanuel Macron a évoqué des mesures telles que des peines punissant le harcèlement de rue ; une plateforme téléphonique directement liée à des policiers et gendarmes, 24h sur 24, 7 jours sur 7 ; une importante attention apportée aux victimes de cyber harcèlement et la possibilité de porter plainte dans les lieux de prise en charge, y compris les hôpitaux.

La violence envers les femmes peut être présente dès le plus jeune âge. Il faut absolument en parler car c’est quelque chose de très grave, allant jusqu’à la mort pour certaines femmes. Désormais, je te parle à TOI, toi qui lis ces mots et qui aperçois le bleu, la plaie, le pansement qui sert à cacher ces traces sur ton corps, ou sur celui de ton amie, de ta sœur, de ta mère, de ta cousine. Il faut réagir. Si par ailleurs, en parler à un membre de la famille, un proche, une personne de son entourage professionnelle, ne suffit pas, alors il existe un numéro téléphonique d’écoute à destination des femmes victimes de tous types de violences : le 3919 « Violences Femmes info ». Il propose une écoute, une information et une orientation adaptée vers des dispositifs d’accompagnements et de prise en charge ; tout ceci anonymement et gratuitement. Alors n’hésitons plus. Ne laissons plus les femmes se taire et brisons le silence.

https://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/

Mathilde HAY