Au théâtre, ce soir là…

 

Au théâtre, ce soir là…

À Chateauvallon se jouait le 5 octobre Mujer Vertical d’Éric Massé.
La pièce nous présente cinq femmes :

  • Maria Alejandra Martinez, leadeuse révolutionnaire (fidèle aux idéologies et engagements de son père),
  • Alejandra Borrero, comédienne, militantes pour les droits des LGBT, ainsi que directrice de théâtre et actrice de Telenovelas,
  • Julisa Murillo, leadeuse pour les droits de la communauté afro, victime de violences par un groupe armé ( ils ont kidnappée sa fille et ont menacée Julisa de viol),
  • Ana Milena Riveros, une ancienne paramilitaire,
  • et enfin Juliette, qui est incarnée par le metteur en scène de la pièce, Éric Massé. Juliette est à la fois personne et représentantes des femmes, elle fait face et assume les stéréotypes machistes ou homophobes.

Pour voir la troupe de comédiens….

Les comédiennes ont entre 25 et 50 ans. Chacune sont engagées pour changer leur pays, que ce soit au niveau de sa politique ou de sa société. Elles témoignent de l’histoire actuelle colombienne, des femmes y vivant, et expriment leurs histoires, qui sont touchantes, effrayantes mais aussi symbole d’espoir pour la condition féminine. 

Toutes sont la porte-parole de figures féminines révoltées, célèbres ou anonymes. Elles veulent être le symbole colombien de l’émancipation féminine et s’inspirent de grandes figures françaises comme Elisabeth Badinter, Andrée Chedid, Virginie Despentes, Catherine Millet, Florence Thomas, Simone Weil, Simone de Beauvoir.
Elles revisitent les clichés féminins, font écho aux parallèles entre le féminisme colombien et français et nous démontrent qu’une femme, ce n’est évidemment pas juste une personne servant à faire des enfants et à s’occuper de la maison 
(contrairement à ce que certains peuvent croire).
 Pour mettre en scène sa pièce, Éric Massé utilise des moyens simples, trois toiles blanches sur lesquelles sont projetées des photos, textes ou vidéos aux thématiques engagées. 

Des exemples :  Lucy l’australopithèque (en début de spectacle), les manifestations concernant le mariage pour tous (de ses opposants et partisans), les droits des femmes ou des homosexuel(le)s.

Les trois écrans ne sont pas les seuls éléments importants dans la pièce, il y a aussi un cercle, plus précisément un cercle de livres, qui témoignent de la littérature parlant de la condition féminine (que ce soit des auteur.e.s Français.e.s ou Colombien.e.s)

En sortant du théâtre, nous étions un peu sous l’effet d’une claque.

Nous pensions que la pièce serait « juste » une pièce concernant la femme en société et au final, cela va bien plus loin. Nous ne sommes pas naïfs, nous savons très bien que les droits des femmes dans certains pays sont peu présent, voir inexistants. Mais à voir ces témoins devant nous, entendre ces témoignages sur les conditions et les horreurs qu’elles vivent au quotidien nous ont fait comprendre une chose.

Pour qu’il y ait des changements dans la société pour les droits des femmes, nous, les hommes, devons absolument coopérer au lieu de regarder de loin. Et certains devraient réaliser que le passé de la France concernant l’émancipation des femmes, c’est le présent colombien.

L.C&A.M – 1L1