Danse à l’Opéra : quand la danse s’ouvre à toutes et tous

 

Ce mercredi 25 mai 2022 à 20h s’est tenu à l’Opéra de Toulon l’un des plus grands projets de l’année pour le lycée : Danse à l’Opéra. Un projet annuel qui n’avait pas pu avoir lieu à l’Opéra pendant trois années consécutives suite à la Covid 19, mais qui a finalement pu avoir de nouveau lieu cette année, en compagnie de professeurs plus en forme que jamais pour former cette nouvelle génération d’élèves danseurs. 

 

Tout au long de l’année, des élèves de différentes classes allant de la seconde jusqu’à la terminale ont suivi des cours de danse, effectué des visites culturelles et même des stages pour mettre en place le projet Danse à l’Opéra dont le sujet est “Dis, c’est quoi la liberté ?”. On peut citer une initiation au rock acrobatique, deux stages pour les premières et terminales, une exposition ou un spectacle, une visite du site archéologique d’Olbia, le festival de la danse à Cannes ainsi que le festival de Cannes, Châteauvallon, un spectacle lyrique à l’opéra et un voyage à Paris pour visiter le Louvre. Les professeurs ont aussi joué un rôle important dans ce projet. Par exemple, la professeure de philosophie Madame Blitz a travaillé avec les élèves de première et de terminale afin d’ouvrir leurs esprits sur la thématique de la danse et leur faire comprendre le sens de ce qui est retranscrit sur scène : un travail de réflexion et de culture. Il y a aussi Madame Kholer qui a formé les élèves : c’est la coordinatrice, ou encore Madame Paredes qui a travaillé avec ses élèves en EMC pour leur faire comprendre la liberté et ses enjeux.

Le lycée Dumont d’Urville n’est pas le seul établissement ayant participé au projet. Il y a aussi des lycées professionnels comme le Golf Hôtel pour les décors numériques, Anne-Sophie Pic pour les fleurs exposées dans le spectacle, l’Université de Toulon et plus précisément les étudiants en MMI (Métiers du multimédias et de l’internet) pour le film projeté lors du début du spectacle, la section EPPCS qui a mis tout en œuvre pour que les spectateurs, les enseignants et élèves de Dumont d’Urville puissent assister à LA soirée parfaite (répétitions, livres d’art, accueil.. ). Un projet ayant permis un trait d’union entre le monde artistique et scolaire et une vision différente des élèves sur la danse.

Avant le début du spectacle, nous avons pu interviewer certains élèves et professeurs concernés afin d’avoir une mise en bouche et une contextualisation du travail réalisé tout au long de l’année. Nous pouvons d’abord citer les élèves de seconde pour qui ce projet a été une expérience particulièrement enrichissante. En effet, ils ont plusieurs fois évoqué le fait que les garçons pensaient que la danse allait être quelque chose de très stéréotypé. Comme Gabriel C., de 2nde 1, qui pensait devoir “porter un tutu”, mais qui au final avait  “bien hâte” de présenter le spectacle quand il s’est rendu compte de ce qu’est réellement la danse et de “l’opportunité” que représentait ce projet. D’autres, comme Ilias B. de 2nde 2, ne voulaient “même pas danser” mais ont fini par avoir hâte d’être sur scène après s’être éloignés des clichés de la danse, à la suite de nombreuses répétitions. D’autres encore ont eu une motivation familiale comme Éline B., élève de la même classe ayant un frère qui a lui aussi participé à “Danse à l’Opéra”, montrant bien que c’est un projet s’étendant sur des générations d’élèves et de professeurs de Dumont d’Urville. 

Alors que beaucoup d’élèves étaient stressés par l’approche de la prestation du soir, d’autres comme Tao O. de 1ère 5 ou Titouan D. de Terminale 1 ne ressentaient aucun stress grâce au long travail préparatoire qui leur a permis d’être concentrés et de bien connaître leurs chorégraphies. Un filage (répétition générale du spectacle) a eu lieu toute la journée à l’Opéra afin de se préparer au point culminant de ce projet, la présentation du spectacle au public. Stress ou non, tous avaient hâte de présenter leurs chefs-d’œuvre ainsi que leurs moments préférés tels que la reproduction du célèbre tableau de Delacroix : La liberté guidant le peuple.

Cependant, les élèves présents n’étaient pas seulement des danseurs, mais aussi des musiciens comme Milan G. de 1ère 6 qui est en spécialité EPPCS et qui s’est occupé avec ses camarades de jouer de la musique lors du spectacle, comme en ouverture du spectacle pendant la projection du film réalisé par les étudiants en MMI de l’université de Toulon.

Une heure avant le début du spectacle, les élèves et professeurs se préparent dans des loges et des vestiaires. Ils cherchent des moyens pour dé-stresser comme discuter ou écouter de la musique. Ils sont installés dans différents étages de l’Opéra, avec des loges réservées aux filles et aux garçons. On peut voir que tout le monde se précipite entre les salles et les étages, en particulier les professeurs qui doivent s’assurer que les élèves sont prêts pour le spectacle. 

Quand le spectacle s’apprête à commencer, les élèves de la première chorégraphie se rejoignent en coulisses (ils sont du côté cour et jardin de la scène – à droite et à gauche), pendant que ceux de la chorégraphie suivante doivent attendre (par manque d’espace) dans ce qui s’appelle un foyer. Une fois les élèves de la chorégraphie précédente sortis, ils peuvent entrer en coulisses et laisser place aux élèves de la chorégraphie suivante dans le foyer et ainsi de suite. Au fond de la scène est projeté un décor numérique variable selon la chorégraphie. Pendant les temps d’attente entre chaque passage dans les coulisses, on peut voir les élèves, filles comme garçons, vérifier leur apparence et s’enlacer afin de s’encourager avant de passer. Il y donc une vraie solidarité entre les danseurs, et un vrai esprit d’union.

 

 

 

 

 

 

En guise d’ouverture du spectacle, Madame Kholer a prononcé un discours, heureuse de pouvoir être de nouveau présente à l’Opéra afin de réaliser ce projet, nous rappelant le sujet du spectacle : “Dis, c’est quoi la liberté ?”, et citant notamment Jean-Jacques Rousseau : “L’homme est né libre, et partout il est dans les fers.” et la devise républicaine de la France : “Liberté, Egalité, Fraternité”, pour nous poser la vraie question guidant le spectacle : « Suffit-il de se proclamer libre pour l’être vraiment ?« . Après ce long discours s’est ouvert le spectacle sur le film réalisé par les élèves de MMI retraçant les répétitions qui ont eu lieu au lycée, avec de la musique jouée sur scène par des élèves de Dumont d’Urville.

Puis a suivi la première chorégraphie par les élèves de seconde, tout de noir vêtus, dont le sujet était le droit des femmes et le harcèlement numérique.

D’autres chorégraphies ont suivi, au total plus d’une vingtaine ont été présentées, toutes avec des sujets et des inspirations très différentes. Par exemple, citer la reproduction de “La liberté guidant le peuple” ou encore celle de Don Juan. Les tenues, lumières et décors numériques étaient tous liés au sujet traité, comme des robes et lumières rouges pour Carmen. Les sujets étaient divers mais avaient tous comme point commun la liberté : entre autres le harcèlement, les droits des femmes, les violences faites aux femmes ou l’égalité entre les hommes. Même les musiques étaient variées, il y a eu par exemple du jazz, du rock ou même du slam : “Bâtard” de Stromae ou « Mesdames » de Grand Corps Malade. 

Lors de l’entracte à 21h15, les élèves et professeurs n’ont pas perdu une seule seconde afin de se préparer et se changer pour la suite. Les draps blancs ont été mis en place au fond de la scène. D’autres ont préféré s’entraîner en petits groupes sur la scène, ou juste discuter pour évacuer le stress.

La chorégraphie ayant suivi l’entracte est celle des draps qui finissent par recevoir des graffitis de la part d’élèves en sweat-shirt et capuche. La chorégraphie se finit par un énorme cri à l’unisson : “ Liberté ! ”. C’est juste après cela qu’a commencé la chorégraphie “ La liberté guidant le peuple ”, inspirée par le tableau célèbre d’Eugène Delacroix qui illustre la révolution de 1830 (dans laquelle une partie des parisiens se sont opposés à la politique réactionnaire du gouvernement du roi Charles X). On peut voir des élèves tirer sur d’autres élèves, mais qui finissent par se relever. On peut d’ailleurs voir une des danseuses déguisée en Marianne, avec le bonnet phrygien et la cocarde tricolore, tenant le drapeau français entourée par le peuple, des cadavres et des soldats les visant de leurs fusils. Tous portent soit du bleu, du blanc, ou du rouge pour représenter le drapeau français. 

Ensuite a eu lieu la représentation de Don Juan. Parfois, les chorégraphies sont introduites en quelques phrases par un élève s’adressant au public. 

Le final du spectacle fût grandiose, puisqu’il représente parfaitement les valeurs de la France citées au début du spectacle : Liberté, Egalité, Fraternité. En effet, les élèves sont tous entrés sur scène au fur et à mesure par groupe de dix, se tenant la main et faisant des pas synchronisés pour montrer la solidarité et la fraternité. Les premiers se placent au fond de la scène juste devant l’écran, puis les autres arrivent devant eux au fur et à mesure. À la fin, tous saluent le public et crient à l’unisson. Tous ont acclamé Madame Kohler, leur professeure, qui leur a appris les danses et qui a monté ce spectacle. C’est le clap de fin pour le spectacle.

Une fois tout terminé fini, tout le monde crie de joie et se complimente, certains s’enlacent, mais tous sont excités d’avoir enfin fini cette épreuve qui aura su tous nous faire comprendre le vrai sens de la devise de la France, vivre en harmonie.

 

CLARAC Noah pour l’Actu Made in Dumont