Premier Nobel pour une autrice sud-coréenne

Le  10 octobre dernier, l’Académie suédoise a décerné le 117ème prix Nobel de littérature à la romancière et poétesse Han Kang, faisant d’elle la première autrice coréenne lauréate et la 17ème femme à recevoir cette distinction d’excellence.

Autrice prolifique et renommée autant dans son pays natal qu’à l’international, Han Kang est née en 1970 dans la ville de Gwangju en Corée du Sud. Fille d’un célèbre romancier coréen, elle suit des études de littérature coréenne à l’université de Yonsei à Séoul. Sa carrière littéraire débute en 1993 lorsqu’elle publie ses premiers poèmes dans une revue littéraire. Un an plus tard, alors âgée de 24 ans, elle remporte son premier concours d’écriture à Séoul grâce à son roman Ancre Rouge. En 1995 paraît son premier recueil de nouvelles intitulé Yeosu. La jeune romancière gagne alors rapidement en notoriété et obtient de nombreux prix littéraires. Mais c’est à partir de 2016 qu’elle se fait connaître à l’international en recevant le prix International Booker pour son roman The Vegetarian. En 2023, elle est récompensée du prix Médicis en France pour son roman Impossibles adieux. En 2024, à 53 ans, elle succède à l’écrivain norvégien Jon Fosse et à la romancière française Annie Ernaux en recevant le prix Nobel de littérature pour “sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine“, révèle le comité Nobel en charge de l’organisation du prix.

Autrice engagée, Han Kang aborde dans son œuvre aussi bien des problématiques contemporaines, comme le développement d’une conscience environnementale dans The Vegetarian (dont une adaptation cinématographique a été réalisée en 2009 par le réalisateur Lim Woo-Seong) que des thèmes plus sombres liés à l’histoire et à la mémoire de son pays, notamment dans son roman Impossibles adieux, dans lequel elle plonge le lecteur dans les souvenirs du massacre de l’île de Jeju. “Par son style poétique et expérimental, qui témoigne d’une conscience unique des liens entre l’âme et le corps, les vivants et les morts, elle est considérée comme novatrice dans le domaine de la prose contemporaine », soulignent les jurés.

Han Kang est également l’auteure de Leçons de grec, (2011) ; Les chiens au soleil couchant, (2013) ; Pars, le vent se lève, (2014) ; Celui qui revient, (2016) ; Fictions coréennes, “Quatre cent cinquante kilomètres”, (2016) ; Blanc, publié (2019) ; et de Ces soirs rangés dans mon tiroir, (2025).

Autres prix littéraires décernés en 2024 :

  • Prix Goncourt : Houris, de Kamel Daoud
  • Prix Renaudot : Jacaranda, de Gaël Faye
  • Prix Médicis : Ann d’Angleterre, de Julia Deck
  • Prix Femina et Grand prix du roman de l’Académie française : Le rêve du jaguar, de Miguel Bonnefoy

Han Kang – Crédit : C. Morin / Nobel Prize Outreach

Siméon Ducombs

SOMMAIRE L’ANCRE 02/JUIN 2025