La jeunesse de France semblait endormie.
Les syndicats avaient beau lancer des appels, la mobilisation ne suivait pas.
Ceci a changé lors des appels de convergence de lutte avec le mouvement des « Gilets Jaunes », y liant ainsi les revendications des jeunes lycéens. La mobilisation fut inédite à travers la France, et plus particulièrement à Nice et même à Calmette, une ville pourtant difficile à faire sortir dans la rue.
La première caractéristique de cette mobilisation est son caractère optimiste. Elle se bat ‘pour’ quelque chose, en l’occurrence, la cause climatique, et non ‘contre’ une nouvelle baisse des prestations sociales, ou ‘contre’ une nouvelle mesure qui fera baisser le niveau de vie des classes populaires.
Sa seconde propriété est son ampleur. À l’origine ayant commencé au nord de l’Europe, notamment avec la grève scolaire de Greta Thunberg, la mobilisation se répandit vite et arbora une date phare qui devait concentrer tous les appels : le vendredi 15 mars 2019. C’est ce jour que de nombreux lycéens sortirent des sentiers battus, pas afin de « sécher les cours », comme le revendiquent certains, mais afin de manifester leur peur face à la catastrophe climatique déjà en marche.
Sa dernière caractéristique est sa modernité. Ces appels furent lancés non pas par les médias traditionnels (presse, TV, radio), fonctionnant dans la plupart des cas de manière verticale (une minorité informe une majorité), mais par les médias modernes (réseaux sociaux, internet) qui permirent une information décentralisée et qui donna lieu à la création de beaucoup de lanceurs d’appels indépendants, c’est-à-dire gérés par des élèves et non des personnes adultes dans l’incapacité de comprendre les raisons même de cette colère, ayant collaboré depuis leur naissance à la destruction de notre monde. Parmi ces groupes de jeunes mobilisés, à Nice, on remarquera la présence de @lalarmeverte (sur Instagram notamment).
La marche vendredi fut un succès. À savoir maintenant si la mobilisation continuera comme elle le fait encore pour les revendications sociales portées par les gilets jaunes.
F. M.