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La pollution lumineuse

La pollution lumineuse, bien que ce soit un vrai et réel problème, est peu connue. Par déduction, on peut s’imaginer que c’est la pollution causée par la lumière, mais ce n’est pas exactement ça. La pollution lumineuse, c’est la nuisance de la lumière artificielle qui gêne l’obscurité de la nuit.

C’est un problème assez important et dangereux, surtout pour les écosystèmes, car elle perturbe les rythmes de vie, l’environnement et les habitudes des plantes et des animaux. Elle perturbe notamment leurs rythmes circadiens, c’est-à-dire leur horloge interne.

Cette pollution provient de nombreux et divers éclairages comme ceux des routes, des bâtiments commerciaux et industriels (qui sont particulièrement éclairés la nuit pour attirer l’attention du consommateur) ou des véhicules. Il faut également savoir que quelle que soit la direction de la lumière, elle pollue toujours, mais n’atteint pas toujours les mêmes espèces. Par exemple, quand la lumière va vers le ciel, elle perturbe plus les oiseaux que quand elle est dirigée vers le bas, où elle perturbe alors plus des animaux terrestres comme les insectes nocturnes.

En 2001 est même créé le premier atlas de la pollution lumineuse, cartographiant les endroits pollués. Il est réalisé par un astronome italien nommé Pierantonio Cinzano. L’atlas a été renouvelé en 2016.

Vous pouvez retrouver en suivant les liens l’Atlas original en anglais ou sa version française traduite par Alain Le Gué.

Aujourd’hui, la lumière artificielle est partout dans le monde, particulièrement dans les grandes aires urbaines, et elle va sûrement y être de plus en plus présente. Voici ci dessus une photographie prise de nuit depuis l’espace. Ne remarquez-vous pas tous ces petits mais très nombreux points de lumière, notamment concentrés sur l’Europe ou l’Amérique du Nord ? Et bien ce sont tous ces points de lumière artificielle qui altèrent l’obscurité naturelle de la nuit à grande échelle.

En plus d’avoir de nombreux impacts négatifs sur la biodiversité en perturbant les écosystèmes ou en modifiant les comportements des êtres vivants, la pollution lumineuse rend aussi plus difficile l’observation des étoiles par les astronomes. Il est par exemple de plus en plus compliqué d’implanter des télescopes éloignés de toute source de lumière artificielle.

Même pour les humains, elle a des répercussions. En 2016, on estime qu’environ 83% de la population vit sous un ciel pollué et cela concerne presque la totalité des français. On estime aussi que, par conséquent, 80% des personnes sur Terre ne voient plus de nuits peuplées d’étoiles recouvrant le ciel de leur magnifique éclat.  Pour couronner le tout, les lumières artificielles créent aussi un grand gaspillage énergétique. Effectivement, si on conçoit une lampe pour qu’elle éclaire un endroit précis et que finalement, la lumière ne se dirige pas qu’à cet endroit, toute la lumière non utilisée pour l’éclairer est gaspillée et crée d’autres problèmes.

La pollution lumineuse est un problème qui existe et qui n’est pas près de se résoudre. Et au fur et à mesure des années, il s’aggravera sûrement. Mais il y a déjà eu des lois qui essaient de proposer des solutions : comme celle de 2013, qui précise que : “Afin de réduire les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie, l’arrêté du 25 janvier 2013 limite l’éclairage nocturne dans le domaine des publicités, préenseignes et enseignes lumineuses et des bâtiments non résidentiels”. Hélas, ces lois ne sont pas toujours respectées.

Maia

Sources des images :

  • image d’en-tête : Los Angeles à l’aube, image par Geographer sur Wikimedia Commons
  • image  : la pollution lumineuse vue de l’espace par j4p4n sur OPENCLIPART