Où dans l’ombre ensorcelée, chaque rêve offre un asile…Brazil…

 

Terry Gilliam est le réalisateur de nombreux films dont Brazil un film culte de science-fiction dystopique, produit en 1985, qui nous plonge entre rêve et réalité, dans un univers rétro et futuriste.

Sam Lowry, un bureaucrate qui vit une vie tranquille, dont il s’échappe par ses rêves. Sa vie est bouleversée le jour où un certain Archibald Buttle est arrêté suite à une erreur administrative. Dans un monde totalitaire et contrôlé par l’état, Lowry tente alors de le défendre, tout en essayant de retrouver la femme de ses rêves et de s’occuper de sa mère.

Pourquoi le nom « Brazil » ?

Terry Gilliam s’est étrangement inspiré d’une célèbre chanson écrite par le compositeur brésilien Ary Barroso.

Voici l’explication de Gilliam : « En faisant du repérage au pays de Galles en vue du tournage de Jabberwocky j’ai vu un homme assis seul, avec un transistor, passant d’une station à l’autre et tombant par hasard sur le thème « Brazil », cette musique m’obséda, un rythme semblable n’existe pas dans son monde et c’est pour cette raison, que je tenais à ce que le titre du film soit celui de cette chanson ».

Mais avant de se nommer Brazil, la troisième réalisation solitaire a failli s’appeler The Ministry of torture.

Qui est réellement le réalisateur Terry Gilliams ?

Terry Gilliam, né le 22 novembre 1944 est réalisateur de cinéma, scénariste, acteur et dessinateur. Révélé en tant que membre des Monty Python (troupe d’humoristes britanniques) il a ensuite poursuivi une carrière de cinéaste à part entière. Il a été naturalisé britannique en 1968, avant de renoncer à la nationalité américaine en janvier 2006.

Dans ses films Gilliam oscille entre humour absurde et pessimisme éclairé, conscient des enjeux politiques, économiques et culturels de son temps.

En 1974, Gilliam réalise seul son premier film, Jabberwocky. En 1977, il écrit et joue dans Monty Python :La Vie de Brian qui remporte un véritable succès lors de sa sortie en 1979 en dépit d’une véritable controverse autour du film.

En 1980, il réalise Bandits, bandits. La même année, il participe au concert des Monty Python le Hollywood Bowl.

En 1982, sort le nouveau film des Monty Python, Monty Python : Le Sens de la vie, où Gilliam réalise en solo la scène d’ouverture du film, The Crimson Permanent AssuranceLe Sens de la vie reçoit l’année suivante le grand prix spécial du jury au festival de Cannes.

Par la suite il rencontre Tom Stoppard et les deux hommes co-écrivent le scénario de Brazil. En novembre 1983, le tournage du film commence. Brazil sort en février 1985 en Europe, alors qu’une bataille commence avec Universal Pictures pour sa sortie américaine. Le film devient rapidement culte il reçoit 3 LAFCA Award : meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario original et 2 oscars du cinéma 1986 : meilleur scénario original, meilleure direction artistique.

En 1987 Gilliam tourne les aventures du Baron de Münchhausen  entre Cinecitta et les studios anglais de Pinewood. Le tournage est difficile, avec des dépassements de budget. Le film est un échec commercial mais obtient par la suite la reconnaissance à travers ses multiples retransmissions télévisées. Dans Bandits, BanditsBrazil et Les Aventures du baron de Münchhausen, on remarque que plusieurs sujets sont similaires, comme la folie de notre société commandée par une technologie déficiente, le désir des personnages d’y échapper et le rêve et l’imagination qui est le moyen de s’y enfuir. En 1989, Terry Gilliam travaille sur l’adaptation de Watchmen, une série de comics de super-héros, mais le projet échoue.

Quels sont les objectifs de Brazil ?

Là où l’absurde provoquait le rire avec les Monty Python, il provoque désormais l’effroi avec Brazil. À l’image des visages déformés et vulgarisés par le désormais mythique objectif. Ce film est basé sur un régime totalitaire et contrôlé par l’état, en effet, Terry Gilliam veut informer le téléspectateur. La seule liberté que l’on ne peut pas supprimer est celle de rêver mais même celle-ci est remise en cause.

Le réalisateur se donne un malin plaisir à caricaturer l’évolution absurde de notre société (que ce soit sur la mode, la chirurgie esthétique, la cuisine, ou encore l’assistance personnelle etc…).

Image extraite du film

Pour conclure nous dirons que les avis à propos de ce film sont mitigés. Le long métrage du Monty Pyton-Terry Gilliam présente des longueurs où l’ennui s’installe et où l’humour est trop superficiel et parfois maladroit. Le scénario est original, alambiqué et loufoque et le casting est génial. Le film est rempli de références tel que « Métropolis » de Fritz Lang et « Les sentiers de la gloire » de Kubrick notamment.

Terry Gilliam livre une satire de la société tout en employant une forte dose de second degré décomplexé, où la dystopie cohabite avec l’absurde.

Lena Chevalier/Océane Cutaia-2nde10