Terres rares : comment la Chine peut contrôler le monde

Ce que nous appelons communément les terres rares est un groupe de métaux qui regroupe le scandium, l’yttrium et les quinze lanthanides.

Ces métaux ne sont pas “rares” à proprement parler, ils sont tout simplement très peu présents dans la nature à l’état pur, et sont très difficiles et coûteux à obtenir, car il faut creuser de grandes mines à ciel ouvert, et ils sont très difficiles à séparer des résidus qui les entourent. 

Les terres rares sont utilisées principalement pour fabriquer des aimants puissants qui servent notamment à la fabrication des moteurs électriques, des catalyseurs (ce sont des substances qui favorisent des transformations chimiques), des luminophores (qui servent pour les écrans de téléphone), pour des céramiques, du verre, des batteries, dans la métallurgie et le polissage.

La Chine possède les plus grandes ressources en terres rares du monde, et elle est également la première productrice et exportatrice mondiale, qui fournit donc tous les pays qui fabriquent des téléphones, voitures électriques, et toutes les autres technologies citées précédemment nécessitant des terres rares. Etant donné que très peu de pays en produisent, on peut donc dire qu’elle a le monopole des terres rares. 

Puisque la Chine a le monopole, elle peut en user pour faire pression sur les autres pays. Par exemple, si demain elle cesse son approvisionnement en terres rares, ou augmente considérablement le prix de celles-ci, au bout d’un certain temps, les pays les moins développés seront les premiers plongés dans une grande crise économique, rapidement suivis par tous les autres qui dépendent de la production chinoise. En effet, presque toute notre économie est basée sur les terres rares, par exemple, les ordinateurs, les moteurs de voiture pour se rendre au travail, ce qui la rend vulnérable aux perturbations de sa “routine”, et qui par conséquent, nous rend nous aussi vulnérables, car c’est grâce à notre travail que nous gagnons de l’argent, que nous pouvons nous loger, nous nourrir…

Pour éviter de dépendre autant de la Chine, il y a plusieurs solutions, comme celle adoptée par les Etats Unis qui ont réhabilité une ancienne mine de terres rares à ciel ouvert, celle de Mountain Pass. L’autre solution est de réformer totalement notre économie, nos habitudes et notre manière de vivre afin de dépendre moins des transports, de l’électricité, des écrans, d’internet, et donc des terres rares. Cette dernière solution est certes plus écologique, et plus efficace, mais l’humanité a acquis un confort au quotidien dont elle aura du mal à se défaire…

Si le thème des terres rares vous intéresse, voici quelques articles et graphiques pour en apprendre plus :

• Réserves mondiales de terres rares par pays 2019
• Terres rares, éléments clefs de la transition numérique

Tristan pour L’Aiglon

Sources des images :

• Image d’en-tête : US department of agriculture, domaine public (en ligne sur Wikimedia Commons)
• Bassin du Tarim : image satellite prise depuis l’ISS, Stuart Rankin, disponible sur Flickr