Gros plan : Les progrès de l’intelligence artificielle
LES DÉBUTS DE L’IA
Durant les années 1940 et 1950, quelques scientifiques ont commencé à envisager la possibilité de créer un cerveau artificiel. Mais ce n’est qu’en 1956, lors d’une conférence, que l’IA a officiellement été considérée comme une véritable discipline et un domaine de recherche. Les scientifiques ont d’abord cherché à programmer une IA capable de jouer aux échecs. Mais les programmes existants pouvaient être battus par un enfant de 10 ans. À cette époque, les scientifiques estimaient qu’une dizaine d’années suffirait à la science pour créer un programme capable d’être champion du monde d’échecs. D’ailleurs, une IA championne de go a récemment vu le jour : AlphaGo a réussi à vaincre le champion du monde en surprenant tout le monde par un coup qui semblait mauvais mais qui s’est avéré décisif.
1960-80 : UNE PROGRESSION AU RALENTI
Dans les années 1960, le professeur Irvin John Good décrivait l’avenir de l’IA comme un changement qui se dirigerait vers « la Singularité ». La singularité technologique est un concept imaginant que, grâce à l’IA, nous pourrions créer quelque chose de plus intelligent que le cerveau humain.
Cette période est marquée par différentes phases : des phases de grandes avancées, mais aussi des phases où l’IA ne se développe pas pour différentes raisons.
Au début des années 1970, l’IA voit naître des inventions comme le premier agent conversationnel ou bien le premier bras robotique inventé par Minsky et Papert. On constate aussi l’apparition des premiers réseaux sémantiques qui servent à programmer les agents conversationnels.
À partir de 1974, l’IA connaît un premier coup d’arrêt : les investisseurs stoppent leur financement car ils trouvent que les progrès de l’IA ne sont pas à la hauteur. Les chercheurs réalisent qu’ils ont atteint une limite dans leurs travaux.
LES ANNÉES 80 : UNE PROGRESSION FULGURANTE
Cette nouvelle période d’essor se caractérise par le retour de très gros investissements (850 millions de dollars investis au Japon par exemple) et par de nouvelles inventions qui vont révolutionner le monde de l’intelligence artificielle : les systèmes experts. L’efficacité de ces systèmes experts est prouvée, il va s’en vendre de plus en plus : l’IA commence à se démocratiser.
Au début des années 1990, pendant la guerre du Golfe, l’investissement des militaires a été important dans le domaine de la recherche en IA, notamment pour l’amélioration de systèmes d’aide à la décision et la création de systèmes autonomes, tels que les drones. De nos jours, l’IA aide l’homme dans de très nombreux domaines : militaire, spatial, médecine, jeux vidéo… Mais l’essence même de l’IA se trouve évidemment dans la robotique.
L’IA se construit en grande partie en observant les comportements humains, et si les progrès sont si rapides depuis quelques années, c’est grâce aux smartphones et plateformes comme Facebook, qui sont capables de stocker et de traiter une quantité énorme d’informations sur nos vies et sont à même de les comprendre.
LES DIFFÉRENTS TYPES D’IA
Il existe des IA « FORTES », c’est-à-dire conscientes d’elles-mêmes et donc potentiellement dangereuses pour l’Homme et des IA « FAIBLES », sans conscience, destinées à remplacer les humains sur des tâches prévues pour elles et qui sont donc incapables de faire autre chose que ces tâches.
Les applications concrètes de l’IA et leurs marchés
Il y a aujourd’hui de nombreuses utilisations possibles de l’IA. Voici la liste de cinq d’entre elles et le marché qu’elles représenteront probablement en 2025 d’après Statista, un site spécialisé dans l’étude des statistiques :
1er marché – 8 milliards de dollars : la reconnaissance d’images statistiques, leur classification et leur marquage.
2ème marché – 7,5 milliards de dollars : l’utilisation d’algorithmes de trading pour améliorer les performances financières.
3ème marché – 7,3 milliards de dollars : le traitement des données médicales de patients.
4ème marché – 4,6 milliards de dollars : la maintenance prédictive en informatique comme dans le secteur industriel.
5ème marché – 4,2 milliards de dollars : l’identification, la détection et le suivi d’objets.
FAUT-IL AVOIR PEUR DE L’IA ?
Aujourd’hui, un certain nombre de personnalités du monde scientifique tels que Bill Gates, Stephen Hawking (qui est mort récemment) et Elon Musk, pensent que l’IA représente un danger majeur pour l’humanité.
Bill Gates appelle à la prudence : « Je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas inquiets. Je suis de ceux qui s’inquiètent de la super-intelligence. Dans un premier temps, les machines accompliront de nombreuses tâches à notre place et ne seront pas super-intelligentes. Cela devrait être positif si nous gérons ça bien. Plusieurs décennies plus tard cependant, l’intelligence sera suffisamment puissante pour poser des problèmes.»
Il en va de même pour Elon Musk, qui dit : « Je pense que nous devrions être très prudents. Si je devais deviner ce qui représente la plus grande menace pour notre existence, je dirais probablement l’intelligence artificielle. Je suis de plus en plus enclin à penser qu’il devrait y avoir une régulation, à un niveau national ou international, simplement pour être sûr que nous ne sommes pas en train de faire quelque chose de stupide. Avec l’intelligence artificielle, nous invoquons un démon. »
C’est également ce que pensait Stephen Hawking, qui a dit : « Réussir à créer une intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l’histoire de l’homme. Mais ce pourrait aussi être le dernier (…) L’impact à court terme de l’intelligence artificielle dépend de qui la contrôle. Et, à long terme, de savoir si elle peut- être tout simplement contrôlée. » Si ce sont ces scientifiques qui le disent, il vaut peut-être mieux les prendre au sérieux et ne pas jouer aux apprentis sorciers !
Mais contrairement à eux, Mark Zuckerberg est totalement favorable à ces avancées : «Les personnes qui imaginent des scénarios catastrophes, je ne les comprends pas. C’est très négatif et irresponsable (…). Je pense que l’on peut créer des choses pour rendre le monde meilleur. »
Laurent Alexandre (voir encadré), auteur du livre « La guerre des intelligences », parle d’un futur dans lequel les enfants pourraient s’implanter des circuits intégrés dans le cerveau pour rester compétitifs face à la machine ! Il pense que l’école ne prépare pas bien les enfants à affronter l’IA. Si, à la différence d’autres scientifiques, il ne pense pas au risque d’une intelligence artificielle hostile qui tuerait l’humanité, il dit : « À mes yeux, le principal problème, c’est plutôt l’augmentation des écarts sociaux. Comme l’IA va être quasi gratuite et va faire de mieux en mieux des tâches humaines, nous risquons d’être dans une société où seuls les gens très intelligents, très innovants, très doués pourront trouver du travail. L’école aujourd’hui ne prépare pas les enfants, notamment des milieux défavorisés, à résister à l’IA. »

Les IA peuvent donc progresser et pourront peut-être un jour se donner leurs propres ordres.
Qui est Laurent Alexandre ?
Laurent Alexandre est né le 10 juin 1960 à Paris. C’est un chirurgien-urologue (domaine de médecine qui s’applique au reins, aux voix urinaires des hommes et des femmes, au système reproducteur masculin et aux glandes surrénales), auteur et chef d’entreprise. Il s’intéresse au transhumanisme (mouvement dont le but est d’améliorer la condition humaine grâce à la biotechnologie) et aux bouleversements que pourrait connaître l’humanité suite aux découvertes de ce domaine. Il a publié notamment :
– « Google démocratie » ;
– « La guerre des intelligences » ;
– « Les robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en 12 questions ».
Il compare à plusieurs reprises le transhumanisme à une religion, à une croyance, et dieu à un homme amélioré, notamment quand il dit : « Bien sûr le transhumanisme est une croyance de nature religieuse. À l’exception que l’on met Dieu de coté. Dieu c’est l’Homme 2.0. D’ailleurs Kurzeil estime que, dès 2035, nous serons des dieux. »
Laurent Alexandre est controversé pour ses déclarations dans lesquelles il critique ouvertement les personnes ayant un « faible Q.I », parmi lesquelles :
« Les camionneurs sont trois millions aux États-Unis, font en moyenne 130 kilos, n’ont pas lu un livre depuis qu’ils ont 14 ans, ont 90 de QI, avec un cerveau abîmé par l’obésité (car l’obésité abîme beaucoup le cerveau). Que va-t-on en faire? Il y a trois réponses: on ne fait rien, on les met au revenu universel de base – donc on les laisse chez eux à bouffer du beurre de cacao en regardant des vidéos Snapchat jusqu’à la fin des temps – ou on leur met des microprocesseurs dans le cerveau. »
Elias 3°5