Critique : la puff : une nouvelle addiction chez les jeunes ?
La puff, qui signifie « bouffée » et a été créée par deux Californiens, n’est autre qu’une variante jetable de la cigarette électronique classique avec une batterie non rechargeable possédant un e-liquide, présentée sous la forme d’un stick de la taille d’un stylo. Ses afficionados vantent ses saveurs sucrées comme des friandises. Sensées être interdites à la vente au moins de 18 ans, les puffs envahissent pourtant collèges et lycées : dans une enquête menée parmi un panel de jeunes, 13 % d’entre eux ont déjà utilisé la puff, soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique, indique l’Alliance contre le tabac (ACT)[1].
Produit marketing ciblé ? Phénomène de société ? Danger ? Nous vous disons tout sur ce nouveau produit à la mode chez les jeunes.
Mais pourquoi les puffs attirent tant les jeunes ?
Les puffs, comme tout produit destiné à être vendu en grande quantité, doivent séduire le consommateur. La cible étant les jeunes, les puffs prennent un style très coloré[2] avec des saveurs de fruit et de bonbon, le tout à un prix raisonnable qui varie entre 5 et 12 euros.
Prix attractif, design adapté, les puffs ont envahi les collèges et les lycées.
Si le design, les couleurs et les saveurs, expliquent en partie l’attrait des jeunes pour ce produit, cela n’explique pas tout. En effet, la plupart du temps, les jeunes fument des puffs parce qu’ils se sentent seuls et veulent attirer l’attention de leur entourage, imitant les autres pour s’intégrer dans un groupe. D’après le documentaire tabac sans tabou les jeunes fument aussi la puff parce qu’ils sont influencés par leurs proches et ils veulent avoir l’air stylé.
De réels dangers…
L’impact de la puff sur la santé sont encore peu connus[3]. A priori, les conséquences immédiates sur la santé sont limitées : Selon une étude, peuvent apparaitre quelques maux de tête, parfois de l’insomnie, de la toux et/ou l’irritation pulmonaire le tout disparaissant à l’arrêt de l’utilisation du dispositif.
Mais c’est sans compter les dangers de l’addiction : même sans nicotine, les risques de développer une addiction à la puff sont réels car liés au rituel qui s’installe en utilisant celle-ci régulièrement. Selon Loïc Josserand, Vice-doyen de l’UFR Simone Veil – Santé de l’UVSQ et Président de l’Alliance Contre le Tabac[4], ce sont les gestes du quotidien qui rendent accro. C’est encore pire si on vapote de la nicotine car c’est un produit chimique qui crée une forte dépendance. En effet, fumer une puff « classique » revient à fumer deux paquets de cigarettes. Or, selon un rapport du Haut Conseil de santé publique publié en 2021, plus le cerveau est mis en contact précocement avec de la nicotine, plus l’addiction sera forte[5]…
Autre problème avec cette nouveauté : l’impact écologique très négatif. Les puffs en tant que produit jetable polluent l’environnement. « Ce sont des emballages, beaucoup de plastique et une batterie au lithium jetable, déplore Loïc Josserand. C’est une aberration ! »
Enfin, fumer régulièrement des puffs peut nuire à votre portefeuille : à 8 euros la puff en moyenne, un adolescent peut rapidement se ruiner : fumer 1 puff par jour revient à 240 euros par mois…
De quoi vous inviter à arrêter, non ?
Ariel, Ilyès, Paulo, LP Vauban
Source image : création Paolo C.