Les conditions du débat démocratique en France.

       De nos jours, l’une des meilleures réussites pour la démocratie se situe dans le bon déroulement du débat démocratique. Celui-ci donne la possibilité aux citoyens de discuter, de remettre en question ou encore de problématiser, voire critiquer les sujets politiques divers. Le débat est notamment un élément important permettant l’avancée des sujets de préoccupations contemporaines. Cependant, aujourd’hui, il est mis à rude épreuve à cause des médias de masse et la diffusion de fausses informations. En d’autres termes, les fake news, par exemple, peuvent nuire au fonctionnement du débat démocratique. Une question se pose alors : Comment s’établit le débat démocratique en France et quelles en sont les limites ?

La démocratisation de l’information.

           Jusqu’au XIXème siècle, l’information est étroitement contrôlée par l’Etat : le débat démocratique ne trouve donc pas sa place et s’avère limité. Avec l’instauration de la IIIème République en 1870, une plus grande liberté de presse est de plus en plus réclamée par le peuple. Cela aboutit ainsi à la loi de 1881 sur la liberté de presse qui permet à l’information de devenir indépendante de l’État, sans possibilité de censure, et l’instauration définitive de la liberté d’opinion.

Par la suite, le développement des médias de masse a permis la démocratisation de l’information et l’extension du débat public auprès de tous les citoyens, qui ne concernait jusqu’ici qu’une élite minoritaire. Au cours du XXème siècle et du XXIème siècle, les médias se sont multipliés et se sont développés sous de nombreuses formes comme la radio, la télévision et la presse écrite puis l’internet et les réseaux sociaux. 

Cette démocratisation de l’information fait partie des conditions nécessaires au débat public.

L’importance de l’éthique de vérité dans un débat démocratique. 

             Avec le débat démocratique, on voit apparaître l’idée d’éthique de vérité. Ce principe fut défini par Michel Foucault, philosophe français du XXème siècle, avec le concept de parrêsia qui est une forme de rapport à la vérité. La parole étant un pouvoir, il est important de se positionner face à ce pouvoir et d’adopter une attitude favorable au débat démocratique.                                                                      Ainsi, cela passe par la capacité à garder une certaine distanciation avec les influences extérieures subies, la mobilisation de son esprit critique afin de questionner efficacement toute information, dans le but de répondre au mieux à la recherche de vérité, l’argumentation qui permet l’avancée du débat, et le respect de la parole d’autrui.

De ce fait, l’éthique de vérité semble essentielle, particulièrement lorsque les médias et les politiques commentent une décision publique. Elle l’est davantage encore dans le contexte actuel puisque l’on voit apparaître une critique croissante de la communication politique et médiatique. 

Les problèmes rencontrés par le débat démocratique. 

             Ainsi, le débat démocratique se heurte à de nombreux problèmes.

En effet, la qualité du débat peut être menacée par l’utilisation des médias comme moyens d’influence, voire comme moyens de manipuler l’opinion. Elle peut aussi être altérée par le développement de la communication politique qui peut gêner la transparence, essentielle dans les médias. Comme nous l’avons vu durant la crise sanitaire du COVID-19, les politiques ont pu utiliser les médias pour diffuser les informations relatives au virus. Cependant, une partie de la population a remis en cause la transparence du gouvernement et des médias concernant certaines informations non divulguées et non vérifiées (notamment quant au port du masque et à l’impact du virus). 

Un autre élément important pouvant être contraignant pour le débat public est celui des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, par exemple. Malgré leurs grands avantages de fournir un accès à l’information rapide et facile et de permettre la prise de parole de tous les utilisateurs sur des questions d’actualité, ils comportent aussi des déviances. Effectivement, ils sont difficilement contrôlables et sont donc le terrain idéal pour des commentaires haineux, des remarques sans fondement, et des articles amateurs diffusant des informations erronées. N’importe qui peut alors s’improviser journaliste tout en faisant croire à certains internautes de fausses informations, ayant parfois pour but de les dresser contre quelqu’un ou quelque chose, de les faire adhérer à une certaine cause, un certain mouvement, en bref, de les embrigader en les conduisant vers un but précis. Mais le but premier des fake news reste de diffuser une fausse information à grande échelle.

         On peut donc dire que le débat démocratique en France a pu s’établir grâce à la démocratisation de l’information et l’arrivée de la culture de masse avec les médias, Internet et les réseaux sociaux. Il est aussi important de maintenir l’éthique de vérité dans le débat afin que celui-ci reste juste et respectueux. Cependant, le débat démocratique possède des limites avec l’apparition de plus en plus fréquente de fake news dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Sources : Schoolmouv, Cairn.info, Conseil de l’ordre des journalistes.

Mylèna, Armand, Owais.