Reportage photo : Stan, la maison sur la colline …
« STAN », c’est ainsi que l’on appelle aujourd’hui la maison sur la colline dont nous avons décidé de retracer l’histoire à travers des photos actuelles et d’époque mais aussi des témoignages. « STAN » est l’abréviation de l’Institution Stanislas, établissement scolaire privé sous contrat avec l’état, situé au 25 avenue Bieckert à Nice .
Une propriété luxuriante
Au milieu du XIXème siècle, Delphine Potocka, comtesse polonaise, achète la villa et son terrain qui se touvait en dehors de la ville. La comtesse – connue pour recevoir des artistes et organiser de nombreuses fêtes dans sa nouvelle propriété – a fait planter de nombreux arbres dont un spécimen hors du commun :
Il s’agit d’un arbre escargot à feuilles de laurier, une espèce originaire de l’Himalaya, de la Chine et du Japon. Il a dû être transporté depuis l’Asie jusqu’à Nice, ce qui était autorisé au XIXe siècle mais qui ne l’est plus aujourd’hui. Les feuilles de cette famille d’arbre sont encore utilisée dans la médecine chinoise, mais interdites en France. La comtesse Potocka installe à proximité des tabourets dans le style chinois pour rappeler les origines de l’arbre.


Aujourd’hui le parc est classé et 3 arbres « remarquables » sont notés à l’inventaire celui-ci ainsi que deux cèdres.



Le parc n’a pas beaucoup changé depuis son époque : on peut toujours voir les palmiers Phœnix, emblème de Stanislas que l’on retrouve aujourd’hui sur les carnets de correspondances, le Pin Pignon, les mimosas chenilles, les cèdres du Liban, les eucalyptus et les oliviers.
Le canal de la source
Une source, aujourd’hui asséchée, se trouvait sur la propriété. L’eau passait dans un canal dont il reste un tronçon.

Un couvent sur la colline
La villa, a été modifiée dans les années 1880 par les religieuses de l’Assomption, originaires de Metz. Elles lui ont donné l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui, elles lui ont apporté un style d’architecture Niçoise. Le rez-de-chaussée, en partie enterré, abritait les cuisines. A cause du manque de place, les religieuses ont été contraintes de rajouter un étage. A la place des salons elles ont aménagé la chapelle et ont fait disparaitre les fresques du plafond sous une couche de peinture. La villa devient orphelinat avant que les religieuses quittent les lieux en 1906.



L’école Masséna
Après le départ des religieuses, l’école Masséna anciennement « Petit séminaire » s’installe dans la villa qui accueille toutes les classes. Des travaux ont été réalisés dans la chapelle, les deux piliers massifs ont été démolis pour gagner de la place. Dans les années 20, a été construit le bâtiment de l’actuel CDI et de l’école primaire. Mais les conditions de vie des élèves sont mauvaises, l’hiver, les canalisations sont gelées à cause des problèmes de chauffage.


L’arrivée des parisiens
Pendant la seconde guerre mondiale, en 1940 le directeur de Stanislas Paris, un grand établissement scolaire créé en 1808, décide de créer une filiale sur la Côte d’Azur afin de mettre en sécurité ses élèves en zone libre. En 1947, l’établissement est agrandi : de nouvelles classes sont aménagées et un nouveau dortoir est construit. Mme Bertojo, professeure de lettres classiques nous a informés que « le pensionnat se trouvait au dernière étage de la villa ». Cet internat qui a fermé en 1977 était le plus important de Nice car il abritait plus de 200 ans élèves.
Les aménagements modernes
Dans les années 60, commencent les travaux de modernisation du collège : le préau qui se situait sou l’école primaire abrite désormais trois nouvelles classes. Les sœurs du Cotolengo, religieuses originaires de Turin, présentent sur les lieux depuis 1920, sacrifient leur potager pour créer la cours des primaires. La première pierre du bâtiment D est posée en mars 1963.
Certains professeurs exercent depuis longtemps à Stan et gardent de précieux souvenirs d’un établissement aujourd’hui transformé. Mme Bertojo nous a fait part de ses souvenirs quand elle est arrivée à Stanislas, en 1988 « A l’entrée, il y avait un petit escalier en colimaçon à la place du grand escalier actuel et le bâtiment de la salle abbé Lehmann n’existait pas. Les sœurs habitaient dans le bâtiment du lycée. La villa du lycée était vraiment très belle. Elle est consciente de la chance qu’elle a de travailler dans un cadre si préservé « Je crois que le cèdre et le parc sont classés. Le parc n’a pas changé depuis les touts débuts du collège. Nous travaillons dans un environnement exceptionnel. Parfois je dis aux élèves de 6eme qu’on a de la chance d’entendre les oiseaux pendant les cours. » nous a-t-elle expliqué en regardant nostalgique les anciennes photos du collège.





« En 2008, le toit et les peintures extérieures de la villa avait été refaites. La charpente était en délabrement avancé. » nous a informé M Mattera, attaché de gestion.
Le lycée a été retransformé il y a 6 ans, en 2016, le préau en 1989 et le bâtiment E qui abrite la permanence, en 1993. Enfin, l’installation de l’ascenseur dans la villa a changé la vie des professeurs !





D’autre projets ont été avortés « Il y a eu me nouveau lycée, les bâtiments F et G avec la salle Cottolengo. Ce n’est pas vraiment un gymnase. Nous y organisons le repas des profs en fin d’année et nous y jouons au badminton. Le gymnase aurait dû être construit à l’emplacement du parking. » nous a gentiment renseigné M Malherbes, professeur de NSI, lorsque nous l’avons interrogé dans la salle des professeurs.
Des projets à venir
Un nouveau projet pas encore définitif, viserait la construction d’étages au-dessus du préau pour accueillir plus d’élèves comme cela a déjà été fait à Sasserno.
Stanislas n’a pas fini de se transformer. La petite maison sur la colline st devenue un grand établissement scolaire en continuelle évolution.
Félix, Maxime, Elie, Clémence 4D
Sources
Petit, Edgar, La maison sur la colline, Serre, 1995.
Massimi, Michel, Cimiez, la banlieue champêtre de Nice, Éditions Campanile, 2021