Enquête : Si proches, pourtant si loin
C’est au cœur de la colline Carabacel à Nice que deux établissements d’enseignement secondaire, l’un public, l’autre privé catholique sous contrat, cohabitent dans la même rue : l’avenue Bieckert. Au numéro 23, Roland Garros accueillait plus de 670 élèves en 2019/2020 alors que Stanislas, localisé au numéro 25, scolarise 602 élèves de collège avec 5 classes par niveau, et aussi une cité scolaire contenant des niveaux primaire, lycée et prépa.
Pourquoi dans l’imaginaire collectif ces deux écoles mitoyennes sont-elles à priori jugées si différentes ? La population de ces deux écoles est-elles si différente ? Est-ce que l’écart sociologique entre les deux établissements est très important ?

Pour répondre à cette problématique nous avons interrogé à la fois l’équipe pédagogique et les élèves des deux établissements.
Roland Garros accueille des élèves venant des écoles primaires publiques suivantes : Ronchèse (Rue Spitalieri), Rothschild (22 Rue Delille), Jean marie Hyvert (avenue George V) et l’école primaire Fuon Cauda (6 Av. Lacroix). Quant à L’institution Stanislas, elle recrute sans limitation de secteur puisqu’elle n’a pas à respecter la carte géographique. Cet élément sera t-il une cause de différences entre les deux collèges ? Voyons quelques indicateurs.
Brevet et orientation
Dans tous les collèges les élèves passent le brevet à la fin de la troisième et nous pouvons comparer les taux de réussite à l’examen . En 2018, Stanislas obtient 100% de réussite dont 84.9% de mentions. La même année, Roland Garros affiche 82.42 de réussite avec 70.5% de mentions.
On constate également une différence dans l’orientation choisie par les élèves : très peu d’élèves choisissent volontairement une voie professionnelle à Stanislas comme le souligne m Faivre, le chef d’établissement de cette institution ; en effet souvent les familles s’opposent à cette orientation. Ce n’est pas le cas de Roland Garros, qui voit une partie plus importante de ses élèves se diriger vers la voie professionnelle. Il faut dire que dans les deux établissements des élèves choisissent d’aller en voie professionnelle par vrai choix motivé.
«A la fin du collège, les élèves de Roland Garros se tournent en majorité vers une seconde générale ; ensuite beaucoup d’élèves se dirigent vers le lycée professionnel, et une infime partie s’orientent vers des C.A.P. » déclare la documentaliste du collège Roland Garros, que nous avons interrogée.
« En pratique, ici à Stanislas, peu d’élèves vont dans une filière professionnelle (même très peu). Si c’est le cas, c’est en général un choix volontaire des élèves qui se tournent vers quelque chose de très précis. » selon le chef d’établissement de l’Institution Stanislas.
Milieu social
A cette question, la CPE adjointe Pascale Gambs répond :
« Il y a aussi une quantité remarquable de familles pas spécialement aisées qui ont leurs enfants à Stanislas car ils investissent dans l’éducation de leur enfants »
Certaines familles bénéficient d’une entre-aide de l’institution.
D’après la conversation avec la documentaliste de Roland Garros l’établissement accueille environ un tiers de familles défavorisées et qui parfois ne parlent pas le français.
Qu’en pensent les élèves ?
Nous avons interrogé des élèves des deux établissements. Ils s’imaginent être complétement différents ; c’est pourquoi il y a très peu d’interaction entre les deux collèges ; la plupart ne se connaissent même pas et pourtant se croisent tous les jours à la sortie.
Pourtant à la lumière de notre enquête, il y a peu de différences, ces deux collèges pourraient assez aisément fondus en un seul. La différence est que Stanislas est une cité scolaire qui garde ses élèves parfois de la primaire à la terminale ; la présence du lycée et du supérieur tire l’institution vers des études longues.
Eléonore 4eme D