Rencontre avec le président de la Ciamada Nissarda, presque 100 ans de traditions niçoises
Ce dimanche 27 mars 2022, aux Arènes de Cimiez aura lieu la fête des Cougourdons. On a eu la chance d’interviewer le président de la Ciamada Nisssarda, un des groupes de danses folkloriques niçoises qui vont y participer.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter, s’il vous plaît ?
Oui, bonjour, alors je m’appelle Fabrice Mangoni. Je suis le président d’un groupe folklorique de Nice.
La fête des Cougourdons aura lieu le 27 mars. Est-ce que votre groupe y sera présent ?
Effectivement, le 27 mars 2022, la Ciamada Nissarda, notre groupe folklorique, y sera présent et notre spectacle de danses commencera à 14 heures 10.
Quand la Ciamada Nissarda y a-t-elle participé pour la première fois ?
Alors je crois que nous avons un document dans notre salle qui date de 1926, la première année après la création du groupe. La Ciamada Nissarda a été créée en 1925 et son statut a été enregistré à la préfecture en février 1927. Et en 1928 il y a un diplôme décerné à la Ciamada Nissarda qui a participé au festin des Cougourdons.
Donc bientôt votre groupe va fêter ses 100 ans ?

Effectivement, dans trois ans on fêtera cent ans du groupe la Ciamada Nissarda.
Et avez-vous des danses avec les cougourdons ?
Oui, dans notre final nous avons un tableau qui s’appelle « Cougourdons ». Et justement on dans
e avec un cougourdon.
Qu’est-ce que c’est un « cougourdon » ?
Le « cougourdon » ça vient de l’ancien mot français la « courge ». C’est un fruit légume qui fait partie de famille de cucurbitacées. Et à Nice on s’en sert de plusieurs manières : on peut en faire des plats (des lounges par exemple), on peut en faire des récipients, des gourdes, des décorations pour la maison. Donc le cougourdon sert à beaucoup de choses.
Il faut le faire pousser d’abord, ensuite le faire sécher et puis on lui enlève les pépins à l’intérieur, on le coupe et le façonne pour préparer les différents objets, ustensiles qui vont servir à la m

aison.
Mais pourquoi donc la fête s’appelle-t-elle « des cougourdons » ?
Alors, à l’origine cette fête là, c’était pour annoncer l’arrivée du printemps. Et puis il y a une vieille tradition à Nice qui disait que ce festin à ce moment précis de l’année, était le festin des reproches. C’est-à-dire que les couples, les hommes et les femmes se faisaient tous les reproches de l’année et puis, à la fin de la journée, ils repartaient sur de nouvelles bases et les disputes, les colères, tout était passé avec ce festin…
Et c’était une vieille tradition niçoise puisqu’il fallait monter en pèlerinage au monastère de Cimiez pour aller écouter la messe de dimanche. Et l’après-midi, on courrait dans les jardins, sous les oliviers pour manger un pan bagnat et passer un bon après-midi en famille et entre amis.
Super, merci. Et donc ce dimanche 27 mars on pourra voir votre groupe danser ?
Oui, absolument. Vous verrez une partie de notre programme en costume de bouquetière et de pêcheur niçois, le costume emblématique de la ville de Nice qui a fait le tour du monde.
Propos recueillis par :

P. GOLOVINSKAIA