ZOOM sur la panthéonisation de Joséphine Baker

Femme, noire, militante, cette femme dont tout le monde parle et qui va entrer au Panthéon. Brisant dans sa vie souvent les codes, elle va devenir la première femme noire de l’Histoire à entrer au Panthéon. Figure de la Résistance ou encore des Années Folles, Joséphine Baker est encore aujourd’hui une femme emblématique pour l’Histoire. Après de nombreuses demandes, la femme à la danse de bananes va entrer au Panthéon, bien que son corps restera à Monaco, à la demande de la famille, sa mémoire sera honorée à partir du 30 novembre, dans la nécropole de Paris, ville où elle est morte en 1975. Elle deviendra même la première femme de couleur à y reposer.

 

La France distingue aujourd’hui une personnalité exceptionnelle, ayant choisi, au nom du combat qu’elle mena toute sa vie pour la liberté et l’émancipation, la France des Lumières. L’inlassable militante antiraciste, fut celle qui rassemblait les citoyens, en France et dans le monde entier. Américaine de nature elle se fait nationaliser française par mariage en 1937. Peu importe sa nationalité, Joséphine Baker agissait en France comme elle le faisait dans son pays natal. Médaillée de la Résistance et de la Légion d’honneur, elle est aux yeux de nombreuses personnes une personnalité qui mérite d’être présente au Panthéon.

Qui est présent au Panthéon ? :

Accueillant que des révolutionnaires à sa création, le Panthéon est aujourd’hui un lieu honorant la mémoire d’hommes et de femmes qui ont œuvré de manière exceptionnelle pour la France. De grandes figures y reposent, des politiciens, des écrivains, des scientifiques, mais également des résistants. De sexe masculin prioritairement, mais depuis quelques années, 5 femmes y ont fait leur entrée : Marie Curie, Sophie Berthelot, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Simone Veil.

Sixième femme au Panthéon, elle est aussi la première femme de couleur à y faire son entrée. Morte en 1975, ce n’est que cette année que sa panthéonisation aura lieu. En août dernier, un groupe de personnalités a plaidé à l’Élysée, l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker. Examinée une première fois en juin, la pétition en faveur de l’interprète de « J’ai deux amours » a recueilli 38 000 signatures. Sur décision du Président de la République, Joséphine Baker sera honorée au Panthéon le 30 novembre prochain.

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Qui est-elle ? :

Connue pour sa banana dance, lors de ses représentations au théâtre, à l’affiche de la Revue Nègre. Cette image de femme excentrique et exotique est la plus souvent associée au nom de Joséphine Baker. Peu sont ceux qui connaissent sa vie de militante.

En effet Joséphine Baker, icône des Années folles a été une grande femme et figure de la résistance. Son activisme contre la lutte antiraciste, remonte à son enfance. Née dans le Missouri et originaire d’une famille pauvre et métisse. Connaissant la misère et le racisme dès petite, Joséphine Baker n’a pas hésité par le passé à soutenir Martin Luther King ou encore la LICA (Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme).

Son côté artistique a également été présent dans sa vie, les scènes s’enchaînant, elle gravit plusieurs échelons. Passionnée principalement par la danse, elle rejoint vite le monde du spectacle et déménage à New York, lieu où sa carrière débuta, avant de partir pour une grande troupe en France.

Sur les planches du music-hall parisien, le corps de l’artiste est érotisé à l’extrême, dans un décor d’Afrique fantasmée pour satisfaire l’imaginaire colonial des spectateurs. Ne portant rien plus qu’une ceinture de bananes en peluche, sa prestation aux Folies Bergère lui resta associée toute sa vie. Devenue célèbre grâce à ce premier spectacle musical « Revue Nègre », il est devenu le plus connu d’elle et celui qui lui fit star. Ce spectacle contribua à populariser également, en France, le jazz et la culture afro-américaine. Meneuse de revue, icône de cabaret, chanteuse, elle a été l’artiste la mieux payée des scènes parisiennes. Et si cela ne suffisait pas, elle interpréta « J’ai deux amours » dans les années 30, son plus grand succès.

photo de LUCIEN WALERY/DR dans le site en ligne le Courrier
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