Quatrième édition de « Libri Chronique », rendez-vous littéraire proposé depuis la période de confinement par Louna, élève au lycée Thierry Maulnier de Nice. Vous ne connaissez pas Jérôme Bonnetto? Eh bien, découvrez son troisième roman, « La certitude des pierres », en sa compagnie. Podcast disponible sur Radio Thierry Maulnier.
Lien vers Episode 04 – La Certitude Des Pierres | Jérôme Bonnetto
Oyez, Oyez, cher lecteur, chère lectrice, amoureux des mots ou brebis égarée, je te souhaite la bienvenue sur cette nouvelle édition de Libri Chronique !
Aujourd’hui, et contrairement à mon habitude, je vais t’amener vers des horizons littéraires qui te sont parfaitement méconnus, non pas en te parlant, avec ma verve habituelle, de quelque chef-d’œuvre de la Littérature et grand classique des siècles passés, mais d’un roman extrêmement récent et moderne. D’un récit différent. Aujourd’hui, tu découvres La Certitude des Pierres, de Jérôme Bonnetto.
Bonnetto, Bonnetto… tu cherches, n’est-ce pas ? Pourtant c’est un nom qui t’est obscur, que tu ne connais pas ; normal, c’est une petite perle bien tapie que trop peu de gens ont eu encore l’occasion de découvrir. Jérôme Bonnetto est né chez nous, à Nice, en 1977 ; aujourd’hui professeur de français à Prague, c’est un écrivain qui fait pas à pas son entrée sur la scène Littéraire et qui, avant cela, aura tracé sa route ; d’abord footballer, puis diplômé en mathématiques et en informatique, il finit par s’adonner aux deux passions premières que nous lui connaissons : la photographie, et bien évidemment, l’écriture. La Certitude des Pierre, son troisième roman, paru dans les premiers jours du mois de janvier 2020, s’inspire d’un triste fait divers, d’un accident survenu dans les collines de Nice quelques décennies en arrière alors que Bonnetto était encore jeune, et qui l’a mené à la rédaction de ce travail de longue haleine ; œuvre dont je dois l’entière découverte à ma professeure de Littérature, amie de l’auteur, qui bien sûr se reconnaîtra, et à qui j’adresse un grand remerciement.
Nous sommes à Segurian, un village de montagne de quatre cents âmes, repère de chasseurs, microcosme régit par des traditions, par l’isolement et la monotonie du quotidien, où les jours, qui paraissent tous les mêmes, transforment l’hostilité de la montagne en sanctuaire et où la nature est la seule loi qui s’applique. Lorsque Guillaume Levasseur s’y installe, au retour de l’étranger, jeune homme idéaliste déterminé à y bâtir une bergerie et à ne plus la quitter, les habitudes de ce petit village sont bousculées ; Guillaume est une bête curieuse, pointé du doigt comme un étranger, l’intrus et la défaillance d’une machine tranquille et bien réglée. Les chasseurs ne veulent pas de lui, malgré la nouvelle vie de Guillaume qui s’amorce à leurs côtés. Et rapidement, les tensions s’accentuent, les vexations, les défis et les menaces prennent une autre dimension ; la rupture gronde et la violence prend le pas sur la tolérance.
À mes yeux, La Certitude des Pierres est un pari réussi : un roman court que j’ai dévoré en une soirée, une histoire qui fascine et qui glace par sa puissance et par sa violence, porteuse de vérités terribles et inévitables. Ici, les débordements et le rocambolesque n’ont pas leur place, et c’est justement le Réel, la simplicité du récit, qui lui donnent toute sa profondeur ; le style est ample, limpide même ; tantôt poétique, tantôt cinglant, dont le talent réside dans son indiscutable justesse.
S’agit-il d’un grand roman ? Je ne pense pas, en revanche c’est une magnifique promesse d’avenir, qui nous donne envie de revenir, de lire ce qui suivra, et d’attendre le transport qui ne fait aucun doute et qui forge le lecteur lorsqu’il pose ses yeux sur un bon livre, sur un livre qui en vaut la peine.
La Certitude des Pierres, me demanderas-tu, lecteur zélé ? Mille fois oui, pour un auteur qui mérite ton temps et toute ton attention ; pour le bonheur de la découverte… et son individualité.
Générique ~