« Oriente-toi » : découverte de la spécialité SES

« Oriente-toi », la chronique qui t’aide pour tes futurs choix !

 

Enseignement de spécialité par ci, enseignement de spécialité par là… Eh oui cher élève de seconde, le choix peut être très difficile parmi toutes ces matières… Mais voici la solution ! Pour ne pas risquer la désillusion, « Oriente-toi » te propose donc une chronique régulière dans laquelle une spécialité te sera présentée et cela grâce à l’interview d’un.e élève l’ayant choisie.

Aujourd’hui, pour ouvrir le bal, je reçois Lilou qui va nous faire découvrir la spécialité SES…


-Bonjour et bienvenue ! Pour commencer, faisons connaissance et présente-toi à nous :

Alors bonjour ! Je m’appelle Lilou, je suis en terminale générale au lycée Thierry Maulnier et j’ai pris les spécialités SES et HGGSP. J’ai abandonné Maths à la fin de l’année de première pour éviter que cela ne me pénalise trop par la suite…
Enfin, pour mes études, je m’oriente plus vers une prépa économique ou une prépa « Lettres et sciences humaines » qui regroupe l’économie et l’histoire, mes deux matières de prédilection. En somme, quelque chose qui reste dans le domaine économique car j’aime beaucoup ça donc pourquoi pas continuer là-dedans… !


-Pour ceux qui ne connaîtraient pas ces appellations, peux-tu nous dire que signifient « SES » et « HGGSP » ?

Oui bien sûr ! Ce sont deux acronymes qu’on utilise fréquemment pour dire « Sciences économiques et sociales » et « Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ».


-Sans rentrer dans les détails du programme, quels domaines et quels thèmes voit-on en SES ?

Durant l’année de première, on a fait 3 chapitres de sociologie comme la déviance ou la socialisation des individus. En économie, on a vu les marchés concurrentiels et leurs limites, la monnaie mais aussi la banque centrale. En fait, c’est très intéressant car on étudie des aspects qu’on croit connaitre mais derrière, on apprend beaucoup de choses qu’on ne soupçonnait pas : je pense par exemple aux assurances où on découvre qu’il en existe différents types. Aussi, on a des points de vue à plusieurs échelles, par exemple en confrontant des données françaises, américaines… : on a vraiment une vision internationale des sujets. Je dirais que les SES regroupent vraiment beaucoup de domaines ce qui en fait quelque chose de très varié, ça englobe des thèmes très larges comme l’économie, la sociologie et les sciences politiques, on y apprend beaucoup de choses.


-De ton point de vue d’élève, considères-tu le programme de première comme lourd ? Peut-être as-tu eu l’impression de voir beaucoup de choses en peu de temps sans pouvoir les assimiler correctement, quelles ont été tes sensations ?

Là, ce que vous décrivez, ce sont les maths *rires*. En SES, il y a beaucoup de notions nouvelles mais qu’on prend le temps de t’expliquer car justement on sait qu’elles sont nouvelles pour toi. Et il est important de les voir car elles sont à la base de beaucoup de raisonnements, elles sont essentielles pour poursuivre. On prend le temps de bien les comprendre et de bien les assimiler en les travaillant sous différents angles. Par rapport au temps qui nous est donné en première, soit 4 heures hebdomadaires, je trouve que c’est correct.


-Évidemment la méthode de travail change en fonction du professeur mais sur ta propre expérience, quelles ont été les méthodes de travail ? Des cours magistraux ? Des débats ?

Mon professeur de première travaillait essentiellement grâce au manuel, on y faisait toutes les activités et toutes les synthèses. On lançait souvent des débats en début de chapitre pour voir à la fin de celui-ci si on avait raison etc. Sinon, contrairement à la spécialité HGGSP que j’avais en parallèle, je n’ai pas eu d’exposés ou de recherches à faire.


-De là, peux-tu nous dire avec quels supports es-tu amenée à travailler ?

En SES, on se base surtout sur des faits et sur des données, donc beaucoup de graphiques et de tableaux qu’il faut savoir lire et comprendre. Mais on travaille aussi sur beaucoup de textes d’économistes et de politiques.


-Là encore cela dépend des professeurs mais quelles sont de manière générale les types d’évaluations ?

En première, notre professeur nous donnait des petites dissertations d’une heure mais il ne nous en a pas fait faire de deux heures alors qu’en économie il est commun d’en faire. Il nous faisait souvent des petits tests de connaissances sur un sujet précis dans le chapitre car le chapitre en lui-même est très grand. C’est pour cela qu’on avait à la fin un gros contrôle qui prend la forme de questions de cours : c’est uniquement de l’écrit, il n’y a jamais d’oral noté.


-Pour réussir une évaluation, il faut bien entendu réviser. Cela fait souvent peur aux élèves. Y a-t-il beaucoup de travail à la maison, un investissement personnel important à apporter ?

L’essentiel, vraiment, c’est qu’il faut comprendre la notion. Si tu ne la maitrises pas, cela va directement se voir car tu ne vas pas savoir comment l’utiliser et la restituer. Tu ne peux pas faire semblant donc si tu ne comprends pas quelque chose, il faut que tu poses la question au professeur et que tu retravailles par derrière chez toi pour être sûr de bien la maitriser. Par exemple, pour les définitions, cela ne suffit pas de dire « Oui, une institution c’est ça », il faut que tu donnes des exemples et que tu démontres. Donc oui, d’une certaine façon, il y a un vrai investissement personnel à apporter.


-Juges-tu donc la quantité de travail en dehors des cours importante ?

Personnellement, j’écoute déjà beaucoup en cours et cela me reste en mémoire, je n’ai pas nécessairement besoin de réviser tous les soirs car les notions me reviennent naturellement. Mais je sais que c’est très rare pour les élèves donc ce que j’aurais à dire, c’est qu’il y a du travail à faire pour comprendre et assimiler comme on a dit précédemment mais aussi pour développer son sens critique, déceler les points sous-jacents. Je ne pense pas qu’on puisse seulement se contenter de travailler en cours, par exemple les capacités de rédaction se travaillent essentiellement dans les exercices qu’on nous donne à la maison, d’où l’importance de faire ses devoirs.


-Quelles sont, selon toi, les qualités de cet enseignement ? Par exemple, est-ce-que vous vous basez sur des faits d’actualité comme avec la crise sanitaire actuelle ?

Ce qui me plait vraiment, c’est que tu vois des choses qui tournent autour de toi, que tu connais mais que tu ne comprends pas vraiment et dans cette matière justement tu apprends à les découvrir : si tu es curieux, c’est génial. Cela développe ton esprit critique et ta culture générale aussi, tu comprends mieux la société dans laquelle tu vis et ses mécanismes. Puis, en économie, toutes les données doivent être récentes pour traduire au mieux la tendance actuelle des choses, les processus évoluent perpétuellement, on se base vraiment sur des faits récents.


-Question sensible… Quelle est la place des maths dans cette spécialité ? Conseillerais-tu l’enseignement SES à quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’affinités avec les maths ?
Je pense que mon exemple est pas mal ! Parce que personnellement, en spécialité maths, on n’a pas du tout travaillé les maths qu’on utilise en SES. On a travaillé sur des maths dures, des maths de scientifiques que j’appelle des « abstraites » et la place de ce type de maths en SES est moindre. On travaille les probabilités, et encore… on apprend à les lire, à les interpréter et non pas à les calculer. Les maths qu’on fait en SES sont plus de l’ordre de calculs de moyennes, de coefficients directeurs, des maths que j’appelle « concrètes ». Pour répondre à votre question, la spécialité maths n’est pas essentielle : si tu te sens de la prendre vas-y, si tu ne penses pas être capable et qu’une autre matière te tente plus, ne te force pas. Les professeurs ne vont certainement pas dire la même chose mais je pense que j’aurais pu me passer de la spécialité maths car même pour ce qui est du coefficient directeur, le professeur de SES voire même le manuel te l’expliquent. Après, c’est aussi un choix à prendre par rapport à ses études futures !


-Du point de vue d’un élève qui va sûrement avoir un autre angle que le professeur, pour qui conseilles-tu cette matière ?
Je pense que l’essentiel est d’être très curieux et vouloir s’ouvrir au monde qui nous entoure. Et comme dans toutes les matières, il y a du travail à fournir et avec 4h de cours par semaine en première, il faut bien évidemment être rigoureux et intéressé par la matière.


-Et en prenant du recul sur ton année de première, qu’est-ce que cette spécialité a boosté en toi ? Est-ce qu’elle a développé tes capacités d’analyse, de rédaction ?

Je trouve que cette spécialité te fait travailler des choses que tu ne développes pas forcément dans d’autres matières. Déjà, tu travailles tes capacités d’analyse donc par exemple, tu apprends à bien comprendre un texte pour pouvoir l’exploiter au maximum après. Puis tu pousses ton raisonnement presque à son paroxysme pour éviter que ton texte soit trop vague ou ne tourne trop « dans le vide ». Entre le début et la fin de première, j’ai vu une évolution, j’ai pu travailler et améliorer des points que je ne maitrisais pas forcément au début de l’année comme la rédaction.


Pour nous faire une idée des thèmes abordés, peux-tu nous dire ton chapitre ou notion préférée ?
En économie, j’ai beaucoup aimé les externalités, une notion qu’on apprend dans les défaillances des marchés concurrentiels. En sociologie, la déviance m’a beaucoup intéressé aussi : on voit par exemple comment dans la société les individus réagissent les uns aux autres, ont des idées différentes mais qui font quand même partie de la société.


-Un dernier mot pour conseiller la spécialité SES ?
Je vais me répéter mais il faut vraiment être curieux, aimer comprendre le monde et la société qui nous entourent. En fait, tu découvres des choses qui influencent ta vie mais sans que tu ne le saches. Aussi, il y a une chose que mon professeur de cette année nous a dite et que je trouve très juste, c’est : « En SES, c’est toujours ‘Oui… mais’ ». Et effectivement tu ne peux pas affirmer quelque chose de manière absolue, il y a toujours une exception intéressante à observer, ces deux mots résument parfaitement cette discipline ! Enfin, je trouve que c’est une très bonne chose que cette matière soit maintenant intégrée au tronc commun de seconde au même titre que l’histoire et le français car par exemple, la sociologie permet de comprendre pleins de choses, c’est une bibliothèque de la connaissance !




L’œil du prof

-À quel profil d’élève recommanderiez-vous la spécialité SES ?
Je recommande à tout le monde la spécialité SES surtout car il y a moins de maths qu’auparavant, cela développe vraiment beaucoup de capacités. Aussi, c’est un tenant non négligeable pour comprendre la vie en société, tous les élèves sont les bienvenus.
M. Facquet, professeur de SES

Le lien vers le programme de SES en première.


Merci beaucoup à toi, cher élève, d’avoir suivi cette interview ! Lilou et moi-même espérons t’avoir aidé et aiguillé dans ton choix. La prochaine fois que nous nous retrouverons, je te ferai découvrir une spécialité qui nous fera voyager : je parle bien évidemment de la spécialité Langues, littératures et cultures étrangères.